La Région reprend le bureau Van Eetvelde, conçu par Horta, et veut en faire un centre d’Art Nouveau

La Région bruxelloise a bénéficié du soutien de Beliris pour rénover ce bâtiment art nouveau, adossé à l’hôtel du même nom.

Mis en vente en 2020, le bureau Van Eetvelde, adossé à l’hôtel du même nom sur le square Ambiorix, était jusqu’en juillet dernier propriété de la Chambre de commerce de la Croatie. Il a depuis lors été racheté pour 2 millions d’euros par Beliris, le fonds fédéral pour la Région bruxelloise, pour permettre à la Région bruxelloise d’en devenir propriétaire. 1,5 million d’euros seront ensuite mis sur la table pour restaurer l’immeuble. Début 2023 débuteront aussi les premières études visant la réalisation d’un plan de gestion patrimonial afin d’envisager les rénovations du bâtiment.

Cet achat est une première étape en vue du développement d’un centre d’interprétation Art Nouveau dans le contexte de l’Année de l’Art Nouveau à Bruxelles, programmée pour 2023. Le Réseau Art Nouveau Network (RANN) s’y installera au cours des prochaines semaines.

En attendant, ce bâtiment sera déjà à visiter lors des prochaines Journées du Patrimoine, les “Heritage Days”, prévues les 17 et 18 septembre.

L’hôtel construit avant le bureau

La construction de l’hôtel van Eetvelde a commencé en 1895 alors que l’Art nouveau n’en est qu’à ses prémices. Le lieu apparaît comme une des réalisations les plus abouties de Victor Horta, confirmant, selon les observateurs aguerris du genre, au niveau de l’intérieur, le génie de l’architecte pour l’agencement des volumes, la diffusion de la lumière et l’utilisation de matériaux colorés. Diplomate et conseiller du roi Léopold II, Edmond van Eetvelde fut le commanditaire de cet édifice.

Après quelques années, la maison d’origine, située au numéro 4 de la Palmerston est devenue trop petite pour le baron Van Eetvelde qui demande à Horta de construire un bureau d’un côté (au numéro 2) et un bâtiment avec une salle de billard de l’autre côté. La façade de ces nouveaux éléments montre clairement l’évolution du style Art nouveau en quelques années seulement. À la suite des vicissitudes de l’histoire, le bien a été divisé en deux propriétés et le bureau, autrefois lié à l’hôtel, séparé de la partie principale.

■ Reportage de Michel Geyer, Karim Fahim et Corinne De Beul.

Avec Belga – Photo : BX1