La Pride ne devait, à l’origine, pas se passer à Bruxelles: l’ancien président revient sur son histoire
Du 8 au 18 mai, les rues de Bruxelles vont se parer des multiples couleurs de la Brussels Pride. Les cultures du mouvement LGBTQIA+ seront mises à l’honneur, mais aussi les revendications politiques qui vont avec. Ce mouvement est né dans les années 70 aux États-Unis. Chille Deman, co-créateur de la Pride Brussels, est venu parler de son histoire dans le 12h30. Il a travaillé en collaboration avec l’historien Gonzague Pluvinage sur le livre Pride in the City.
Si la Pride est aujourd’hui un évènement festif, il tire son origine d’un évènement tragique, en 1969, aux États-Unis. “Il y a eu Stonewall. C’était un bar (à New York, ndlr) qui était visité par des travesties et des personnes trans. Elles s’y habillaient comme femmes. Il y avait des descentes de police régulièrement. Un soir, au mois de juin, les personnes ont décidé de ne pas se laisser faire et ont commencé à se battre avec les flics. Ca a duré trois jours. C’est devenu une lutte de libération des homosexuels et des trans“, raconte Chille Deman. “Un an après, il y a eu la première Pride à New York”.
Le mouvement se propage progressivement aux États-Unis, puis en Europe. “On a eu des petites Prides en 1979, 80, 81. Ça s’appelait Roze Zaterdag. Puis, il n’y a plus rien eu, parce que c’était des années noires et surtout avec la crise du Sida. Ça a repris en 1990, 92 et 94, à Anvers, à Gand, puis à Anvers. C’est arrivé à Bruxelles en 1996“, retrace Chille Deman.
► Lire aussi | La Brussels Pride revient dans la capitale le 18 mai
A l’origine, la Pride ne devait avoir lieu qu’un an sur deux et dans une ville belge différente à chaque fois. Finalement, les organisateurs s’arrêtent sur Bruxelles : “Une fois qu’on était dans la rue avec cette Pride (de 1996, ndlr), on était 4500. Ca ne semble pas beaucoup, mais c’était le double de ce qui avait été réuni à Anvers. Il y avait des gens de partout, de Wallonie, Bruxelles, de l’étranger,… Là dessus, on a décidé de faire les Pride chaque années et de les faire toujours à Bruxelles“, se souvient l’organisateur d’antan.
■ Interview de Chille Deman, ancien président de la Pride, réalisée par Vanessa Lhuillier et Fanny Rochez