La pollution des broyeurs à métaux à Bruxelles est-elle comparable à la Wallonie ?
Y aura-t-il une nouvelle entreprise de recyclage de métaux le long du canal à Neder-Over-Hembeek ? Une enquête publique est en cours. Mais le projet inquiète les riverains. Des broyeurs à métaux sont déjà présents dans le quartier et provoquent des nuisances sonores. Mais ce qui tracasse le plus les habitants, ce sont les risques liés à la pollution de l’air.
Carcasses de voitures, vieux métaux… des milliers de tonnes de ferrailles sont recyclées chaque année le long du canal avenue de Vilvorde. Depuis quelques temps, les habitants de Neder-Over-Hembeek, tout proche, se plaignent des nuisances sonores provoquées par les explosions de combustibles lors du broyage de certains métaux, mais aussi des risques liés à la poussière qui s’échappe du site. Des craintes exacerbées par les révélations de nos confrères de la RTBF sur les recycleurs de métaux présents en Wallonie, où des taux importants de polluants cancérogènes ont été mesurés.
Mais à Bruxelles, rien de comparable, selon l’une des entreprises concernées. “Nous avons un broyeur avec une autre technologie que celui de Wallonie”, explique Bernard Goffinet, administrateur délégué pour Derichebourg Belgium. “Il n’y a aucun rejet canalisé sur le centre de Bruxelles car le procédé est différent : le système de ventilation tourne en circuit fermé et ne produit donc aucun rejet. Les contrôles sont très réguliers et menés par l’IBGE (Bruxelles-Environnement), nous respectons bien entendu notre permis d’exploiter.” Par ailleurs, il a été choisi de restreindre la pollution à la base, ajoute Bruxelles-Environnement. Les métaux doivent donc être débarrassés de tous leurs éléments potentiellement toxiques avant le broyage.
Bientôt un nouvel opérateur ?
Pas de quoi rassurer les riverains interpellés aussi par la demande de permis en cours pour l’installation d’un nouvel opérateur spécialisé dans le recyclage de métaux, toujours sur l’avenue de Vilvorde.
De son côté, Bruxelles-Environnement assure imposer des conditions strictes et explique que des études sur la pollution du sol sont en cours. “Pour Derichebourg les risques pour la santé sont négligeables car les pollutions se trouvent sous des dalles de béton. On attend les études de risque pour s’en assurer“, précise Judith Verbist, porte-parole de Bruxelles-Environnement.
Plus que des études de risque, les riverains réclament un monitoring régulier de l’impact de l’activité industrielle sur leur quartier. Seule condition, selon eux, d’éliminer tout risque pour la santé.
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■ Reportage de Marie-Noëlle Dinant et Nicolas Scheenaerts