La phobie scolaire touche environ 5% des jeunes en âge d’aller à l’école

La phobie scolaire est un phénomène encore fort méconnu. Pourtant, cette phobie toucherait 5% des enfants et des jeunes en âge d’aller à l’école. Saskia Claes, cofondatrice de l’ASBL L’Anatole et psychologue clinicienne, était l’invitée du 12h30.

La rentrée scolaire, c’était il y a trois semaines à peine. Si elle peut se passer sans accro pour certains élèves, d’autres la vivent comme une véritable souffrance. Saskia Claes, psychologue clinicienne, est la maman d’un enfant souffrant de phobie scolaire. Avec Fabienne Ellenbecker, elles ont fondé L’Anatole, un groupe de soutien à destination de l’entourage de ces enfants.

Ces groupes permettent, notamment, aux parents de déculpabiliser : “Il y a beaucoup de pression sociale“, explique la cofondatrice, “il y a encore une conception du fait que la phobie scolaire, c’est juste une volonté de ne pas aller à l’école“. L’ASBL mène également des actions d’information et de sensibilisation autour de ce phénomène.

On parle de phobie scolaire, ou de refus scolaire anxieux, lorsqu’un enfant est incapable d’aller à l’école“, définit Saskia Claes, “ou que, lorsqu’il s’y retrouve, se trouve dans une grande souffrance“.

Des symptômes variables

La phobie scolaire n’est pas toujours reconnaissable pour les parents. Les symptômes peuvent être très différents d’un enfant à l’autre. De manière générale, ce refus scolaire peut se manifester par des attaques de panique, des crises de colère ou de larmes ou encore une grande agitation au moment de se rendre à l’école. “Cela s’associe aussi souvent avec des symptômes psychosomatiques comme des maux de ventre, des nausées, des maux de tête, des troubles du sommeil, voire des syncopes“, continue la psychologue clinicienne.

Les causes sont très diverses : l’échec scolaire, le harcèlement, le racket, mais aussi la violence. Cependant, cela peut venir de la personnalité de l’enfant, si celui-ci est de nature anxieuse. Les enfants ayant un trouble de l’apprentissage, un haut potentiel ou un diagnostic du trouble de l’autisme seraient également plus touchés par la phobie scolaire, selon Saskia Claes.

Pour la cofondatrice, un début de solution consiste à changer l’enfant d’établissement scolaire. Certains établissements exercent, par exemple, moins de pression sur les élèves. Des aménagements sont aussi possibles dans les écoles, comme un allègement des horaires. Pour ce qui est de l’enseignement à distance, Saskia Claes estime qu’il ne s’agit pas toujours de la meilleure solution, d’autant plus si le besoin de sociabilité de l’enfant ne peut pas être assouvi par un autre moyen.

Pour en découvrir plus sur l’ASBL L’Anatole, rendez-vous sur leur site internet.

 

■Interview de Saskia Claes, psychologue clinicienne et cofondatrice de l’ASBL L’Anatole