“La pauvreté, plus grand défi pour l’avenir”, selon le Cardinal De Kesel

Nous vivons des moments cruciaux, chez nous, en Europe et au niveau mondial. Pensons à l’avenir de l’Union européenne ou à la question climatique. Je crois cependant que la pauvreté constitue le plus gros problème pour l’avenir“, déclare mercredi le cardinal Jozef De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles, dans une interview accordée à l’hebdomadaire Kerk & Leven.

La malléabilité de notre société n’est pas infinie et vous ne pouvez jamais exclure totalement la pauvreté. Quand le nombre de personnes qui ont le sentiment de ne pas compter devient trop important, la société est mise sous pression. C’est là que réside une mission régulatrice pour les autorités“, estime Jozef De Kesel. Pour le cardinal, la sécurité sociale est fondamentale pour la société d’Europe occidentale d’après la Seconde Guerre mondiale. “Trop souvent, j’entends des propos condescendants sur notre État providence. Je sais que des économies doivent être faites, mais sur quoi voulons-nous économiser ou non? Quelle société voulons-nous, une dans laquelle chacun a droit à des soins médicaux ou une dans laquelle tout le monde doit se débrouiller seul? Nous ne devons pas nous cacher trop facilement derrière les lois économiques. Et en effet, vous devez veillez à ce qu’il n’y ait pas de profit. Mais cela ne s’applique pas seulement au pauvre, au travailleur, au réfugié ou au migrant. Cela s’applique à nous tous.”

Au cours de l’interview, Jozef De Kesel revient également sur les questions d’avortement, d’euthanasie et de fin de vie. “Je suis inquiet à ce sujet et je constate que cette préoccupation résonne également dans d’autres milieux. Cependant, les arguments ne semblent plus avoir d’importance dans ce débat. Certes, l’autodétermination et la liberté individuelle sont positives. Cependant, cette liberté n’est jamais absolue. Nous sommes de plus en plus liés. Avec tous ces développements, cela amène les gens à se demander: est-ce que je peux encore vivre ou suis-je un fardeau? Je pense aussi aux femmes qui optent pour l’avortement pour des raisons financières. Ne pouvons-nous pas les aider autrement?

Belga