La magnétoencéphalographie : un nouvel outil pour mieux détecter la maladie d’Alzheimer

Odile Feys, chercheuse au H.U.B., l’hôpital universitaire de Bruxelles, revient dans Le 12h30 sur cette nouvelle méthode de neuroimagerie.

Plusieurs acteurs du monde médical unissent leurs forces pour lutter la maladie d’Alzheimer. Un budget de plus d’un million d’euros a été débloqué pour que les chercheurs se concentrent sur l’amélioration des méthodes d’imagerie médicale. Le H.U.B., l’hôpital universitaire de Bruxelles, est notamment intégré à ce budget pour multiplier les recherches autour de la maladie d’Alzheimer.

“La maladie d’Alzheimer est associée à un dysfonctionnement de certaines structures cérébrales. Et le fait d’avoir des techniques d’imagerie cérébrale qui sont à la pointe et de plus en plus précises nous permet de mieux savoir quel est le processus physiopathologique à l’origine de la maladie d’Alzheimer”, explique Odile Feys, chercheuse au H.U.B. “Le but est évidemment d’arriver à des traitements. Mais pour l’instant, on en est au stade de la compréhension de la maladie”.

Pour l’instant, détecter de tels symptômes de manière précoce reste compliqué : “La détection de la maladie d’Alzheimer vient avant tout de plaintes de patients, ou plus souvent même de proches de ces patients, qui remarquent des symptômes, qui ne sont pas exclusivement des pertes de mémoire. (…) Des bilans neuropsychologiques peuvent ensuite évaluer de manière beaucoup plus fine le stade de développement de la maladie”, confirme Odile Feys.

Détecter les champs magnétiques générés par le cerveau

Aujourd’hui, le H.U.B., l’Hôpital Universitaire de Bruxelles, dispose d’un nouvel équipement de neuroimagerie pour mieux comprendre comment fonctionne notre cerveau et améliorer la détection précoce de la maladie d’Alzheimer. Cet équipement permet de tester une nouvelle méthode de neuroimagerie, la magnétoencéphalographie.

“La magnétoencéphalographie détecte les champs magnétiques générés par le cerveau”, explique la chercheuse. “L’idée est de pouvoir détecter comment le cerveau fonctionne différemment en cas de stade précoce de la maladie d’Alzheimer. On sait avec les recherches que les champs magnétiques sont en effet différents. Et ce n’était pas facile jusqu’ici à mettre en évidence avec des techniques communes. Les nouveaux capteurs de magnétoencéphalographie que nous avons aujourd’hui permettent d’être plus proches des structures cérébrales et cela, on l’espère, devrait permettre d’enregistrer plus précisément l’activité de l’hypocampe. Si on sait comment ça fonctionne à l’état pathologique, on aura une meilleure idée de comment agir en termes de traitement”.

■ Interview d’Odile Feys, chercheuse au H.U.B., l’hôpital universitaire de Bruxelles, par Murielle Berck et Jim Moskovics dans Le 12h30

Gr.I. – Photo : BX1