La direction de Bruxelles Environnement s’inquiète de l’arrivée de l’ex-CEO de Sibelga à sa tête
Le conseil de direction de l’agence régionale a envoyé un courrier au gouvernement bruxellois, selon L’Écho et La DH.
Le ministre bruxellois de la Fonction publique Sven Gatz (Open VLD) a annoncé jeudi dernier la possible arrivée de Marie-Pierre Fauconnier à la tête de l’agence régionale Bruxelles Environnement. Le ministre indiquait au quotidien Le Soir que l’ex-CEO du gestionnaire du réseau bruxellois d’électricité Sibelga avait terminé en tête de la procédure de sélection. C’est désormais au gouvernement bruxellois de décider de sa nomination ou non à la tête de l’agence régionale.
Toutefois, selon L’Écho et La DH, le conseil de direction de Bruxelles Environnement, composé de huit membres, a fait part dans un courrier adressé au gouvernement bruxellois des inquiétudes de la part de ses agents concernant cette possible nomination. Dans cette lettre adressée au ministre-président bruxellois Rudi Vervoort (PS), au ministre de la Fonction publique Sven Gatz (Open VLD), au ministre de l’Environnement Alain Maron (Ecolo) et au ministre de l’Emploi Bernard Clerfayt (DéFI), le conseil de direction demande que “la direction générale” incarne “les valeurs fondamentales de la fonction publique, qui garantissent la bonne application des règles et principes de l’État de droit et assurent la conformité de l’action publique à l’intérêt général. Ces valeurs fondatrices sont, entre autres, la stricte application de la loi et des règles, la loyauté, la neutralité et l’honnêteté”, selon des termes rapportés par la DH.
Le gouvernement bruxellois doit choisir
Ces mots évoquent sans le dire les faits pour lesquels Marie-Pierre Fauconnier a démissionné de son poste de CEO de Sibelga. Cette dernière avait transmis à Sibelga des frais d’avocat de 130 000 euros pour que Google supprime des informations à son sujet. Celle-ci avait finalement reconnu une faute avant de s’engager à rembourser intégralement ce montant et de démissionner. Ces faits n’ont donc pas été oubliés par le conseil de direction qui insiste : “Tout écart par rapport à ces valeurs guides susciterait un profond malaise au sein du personnel de notre institution, comme en témoignent déjà les inquiétudes exprimées par nombre de nos agents ces derniers jours”, ajoute L’Écho.
Si le gouvernement bruxellois est normalement contraint de choisir le meilleur candidat au terme de la procédure de sélection, il peut toujours sélectionner un autre candidat jugé apte à la fonction en apportant de nouveaux éléments objectifs à cette procédure. Le gouvernement de Rudi Vervoort devra donc faire un choix : suivre l’avis du jury ou suivre la demande du conseil de direction.
Gr.I. – Photo : Belga/Julien Warnand