La décision de fermeture de tous les magasins était inéluctable, selon le CEO de Cora

Il assure que toutes les options alternatives ont été étudiées mais qu’aucune valable n’a pu être dégagée.

La décision annoncée mardi par la direction de Cora de son intention de fermer ses sept hypermarchés et de mettre fin à l’activité de ses services support début 2026, menaçant l’emploi de 1.779 personnes, était inéluctable, a expliqué Olivier Haller, le CEO de Cora Belux auprès de l’agence Belga.

“Les perspectives financières pour 2025 et 2026 ne permettaient pas d’aller plus loin car la perte nette aurait alors frisé les 90 millions d’euros sur ces deux années. Or nous voulions éviter à tout prix un scénario catastrophe de type faillite”, développe le patron. En 2024, l’enseigne a enregistré une perte de 24 millions d’euros. Selon Olivier Haller, de très nombreuses options visant à une poursuite des activités ont été examinées. En ce compris une réduction de la taille des hypermarchés, pour les transformer en supermarchés. Mais Cora n’a pas d’expertise dans ce secteur, cela nécessiterait des moyens importants et cela diminuerait encore le chiffre d’affaires des magasins, dont le modèle emploie en outre de nombreux collaborateurs, défend le patron.

Le CEO n’a pas souhaité non plus lancer un nouveau plan social, après trois précédentes restructurations en 10 ans. “On ne pouvait pas aller plus loin dans les économies, tout en sachant que notre modèle est indissociable d’une main-d’oeuvre importante car nous exerçons sur de grands espaces, avec 12.000 à 13.000 mètres carrés en moyenne.” Le modèle de l’hypermarché, qui plus est intégré, semble désormais faire peur, le tout dans un contexte de crise pour le secteur de la distribution, constate aussi Olivier Haller. “Nous avons examiné la possibilité de céder des magasins à des repreneurs en Belgique ou en France, mais personne n’a voulu nous reprendre.” Le contexte n’est en effet pas favorable, selon le patron. L’ouverture de certains supermarchés le dimanche, notamment de nombreux franchisés Delhaize, pèse sur la fréquentation des Cora durant le week-end, constate-t-il. Les clients continuent en outre à ajuster leur consommation, en particulier sur le non-alimentaire, qui représente un tiers du chiffre d’affaires de l’enseigne.

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S’ajoutent à cela une concurrence “effrénée” des magasins discount, de ceux de proximité et des magasins transfrontaliers (trois magasins se trouvant à proximité immédiate d’une frontière) et l’existence de différentes commissions paritaires dans un même secteur, ce qui a “créé et maintenu des distorsions de concurrence préjudiciables aux grands magasins comme Cora”. Le patron assure qu’il examinera les contre-propositions des représentants des travailleurs dans le cadre de la loi Renault sur les licenciements collectifs qui vient de s’enclencher. “Mais, selon nous, cela ne peut aujourd’hui pas déboucher sur une poursuite des activités”, tempère-t-il déjà. “Les déficits d’exploitation sont beaucoup trop importants.”

Pour lui, il est clair que l’enseigne Cora disparaitra du marché début 2026. L’entreprise promet qu’elle fera face à toutes ses obligations sociales envers ses 1.779 collaborateurs et tentera un maximum de favoriser leur réemploi, tout en tenant compte du contexte politique actuel et des mesures annoncées par le gouvernement Arizona, avec la limitation à deux ans des allocations de chômage et les limitations en matière de prépension.  Quant aux galeries attenantes aux hypermarchés, elles seront cédées à Mitiska REIM, un repreneur belge, qui en rachètera les actifs immobiliers. L’objectif est de rénover les espaces actuellement occupés par Cora et à les subdiviser en unités plus petites afin de les louer. Il permettra aux centres commerciaux de poursuivre leurs activités et de préserver l’emploi direct et indirect des zones de chalandise, espère la direction. “Le repreneur a l’intention d’utiliser le potentiel des surfaces afin de renforcer considérablement l’attractivité des galeries. Leur essor est plutôt assuré”, croit le CEO de Cora, selon qui ce seront des centres commerciaux très dynamiques. La transformation prendra toutefois un peu de temps car il faudra libérer progressivement l’espace dévolu actuellement aux hypermarchés.

Belga

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08 avril 2025 - 14h46
Modifié le 08 avril 2025 - 14h46

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