La culture du fritkot sera-t-elle un jour reconnue par l’Unesco ? Pas si sûr…

Le 20 juillet 2017, aux pieds de l’Atomium, on célébrait la reconnaissance de la culture du fritkot belge au patrimoine immatériel de la Belgique. De là à voir ce bout de notre culture reconnu par l’Unesco, c’est loin d’être fait.

Les frites sont plus chaudes que les entitées fédérées belges à voir le fritkot apparaître dans la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. La Communauté flamande a reconnu cette culture en 2014, alors que la Fédération Wallonie-Bruxelles a fait de même en 2016. Au printemps 2017, c’était au tour de la Communauté germanophone et de la Région bruxelloise. Ces quatre entités peuvent introduire à tour de rôle, tous les deux ans, un dossier à l’Unesco. Sauf que… aucune demande n’a encore été introduite auprès de l’organisation de l’ONU.

Lire aussi : “La culture du fritkot officiellement reconnue au patrimoine immatériel de la Belgique”

Mettre en avant la culture régionale plutôt que nationale

De l’avis de Bernard Lefèvre, président de l’Union nationale des Frituristes (Unafri), le fritkot serait un produit trop… belge là où chacune des Communautés ou Régions du pays cherche plutôt à mettre en avant des éléments patrimoniaux qui leur sont propres. “Je m’interroge: y a-t-il encore moyen un jour de faire entrer auprès de l’Unesco un dossier représentant la Belgique entière?”, commente M. Lefèvre.

Du côté de l’administration bruxelloise, on confirme que Bruxelles n’a pas envie d’être le “dindon de la farce”. La Région pourrait proposer le dossier du fritkot à l’Unesco, mais pourquoi être la seule entité fédérée à le faire et ainsi  perdre l’occasion de présenter un dossier  au sujet de son patrimoine local ? C’est ainsi qu’en décembre 2019, la Région bruxelloise a obtenu l’inscription à l’Unesco de l’Ommegang et d’autres dossiers sont en cours comme la culture des arts forains, en partenariat avec la France, le tapis de fleurs, qui devrait être déposé par l’Espagne en 2023 ou 2025, ou encore la zwanze et les parlers bruxellois. L’agenda est moins clair, mais pas complètement fermé, concernant des produits typiquement nationaux comme la bande dessinée ou le chocolat.

La bière est pourtant reconnue à l’Unesco

La culture brassicole belge a en effet été inscrite au patrimoine immatériel le 30 novembre 2016. “La bière est arrivée un peu par hasard, lorsque la Communauté germanophone n’avait rien sur la table”, avance le président de l’Unafri.

Voir aussi : “L’Unesco reprend la bière belge comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité”

“En Belgique, on a l’art de ne pas se vendre. Je ne pense pas uniquement au fritkot mais à d’autres belles choses que nous avons en commun, comme le chocolat, et que nous n’arrivons pas à mettre en avant“, ajoute M. Lefèvre, qui va jusqu’à parler d’“autodestruction institutionnalisée”.

La Rédaction avec Belga