La CGSP-Cheminots veut plus de moyens de protection
Sans moyens supplementaires contre la propagation du coronavirus, le syndicat de cheminots menace de ne pas reprendre le travail.
“Si les moyens de protection prévus ne sont pas à disposition des cheminots, il n’y aura pas de prise de travail“, a menacé dimanche la CGSP-Cheminots, le syndicat majoritaire au sein de la SNCB, dans un communiqué.
La SNCB a annoncé vendredi avoir pris des mesures supplémentaires pour sensibiliser ses voyageurs et protéger leur santé ainsi que celle du personnel des chemins de fer dans le cadre de la première phase du déconfinement qui débute lundi.
Dans les gares (halls, guichets, automates de vente), des affiches et des autocollants au sol rappelleront aux voyageurs de maintenir une distance sociale et de porter un masque, qui sera obligatoire dès lundi pour les personnes de plus de 12 ans. Dans les escaliers et les escalators, les voyageurs seront priés de tenir leur droite et de ne pas se dépasser, rappelle l’entreprise.
Une offre quasiment complète dès lundi
À partir de lundi, la SNCB proposera une offre de trains quasiment complète, à l’exception d’une septantaine de trains P. Les accompagnateurs de train utiliseront un sifflet électronique pour avertir les voyageurs de la fermeture des portes, afin de leur éviter de devoir retirer à chaque fois leur masque. La majorité d’entre eux disposera de ce dispositif d’ici lundi. Ceux qui ne l’auront pas encore reçu donneront provisoirement le signal de départ oralement.
La CGSP-Cheminots assure dimanche qu’elle veillera scrupuleusement au respect de ces mesures. “Nos représentants vont, au cours des prochains jours, procéder à la vérification scrupuleuse et inconditionnelle de la bonne application sur le terrain des mesures de sécurité et de la mise à disposition aux agents des moyens de protection prévus. Dans le cas de manquements constatés, nous refuserons que la santé des cheminots, de leur famille et des voyageurs soit mise en danger par une défaillance dans l’application des mesures requises. Si les moyens de protection prévus ne sont pas à disposition des cheminots, il n’y aura pas de prise de travail”, menace le syndicat socialiste.
3,5 millions d’euros de protection
La compagnie ferroviaire a déjà investi 3,5 millions d’euros en protections, a indiqué la patronne de la SNCB Sophie Dutordoir dans l’émission “De Zevende Dag” sur la VRT. “Et nous avons également dépensé beaucoup d’argent en équipes de nettoyage. Nous mobilisons des centaines de personnes“.
Ces dernières semaines, 95% des trains ont roulé avec un taux d’occupation d’à peine 10%. Quelques contrôles aléatoires en soirée dans les gares de Bruxelles-Midi et Bruxelles-Nord ont également montré que 37% des voyageurs ne possédaient pas de titre de transport. “A cause de la crise du coronavirus, nous perdons plus de 70 millions d’euros de recettes par mois, tandis que les coûts fixes continuent de courir“, a-t-elle déploré.
Belga, image d’illustration Belga