La Belgique chute à la 31e place du classement de la liberté de la presse de Reporters sans Frontières

La Belgique a perdu huit places par rapport à 2022.

L’organisation internationale Reporters Sans Frontières (RSF) a publié ce mercredi son traditionnel classement de la liberté de la presse. L’ONG analyse la liberté de la presse dans tous les pays du monde sur base “d’un relevé quantitatif des exactions commises envers les journalistes” d’une part, et “d’une étude qualitative” de l’autre.

Selon ce classement 2023, la Belgique perd huit places par rapport à l’an dernier, et passe de la 23e place à la 31e. L’organisation remarque que les journalistes belges subissent des violences de la part de la police et des manifestants lors de rassemblements, ainsi que des menaces en ligne fréquentes ciblant surtout les femmes, en dépit d’un degré de confiance “relativement élevé”.

“Pourquoi derrière la France ?”

Selon Martine Simonis, secrétaire nationale de l’Association générale des Journalistes professionnels de Belgique (AGJPB), la “dégringolade” de la Belgique n’est pas réellement justifiée. “Pourquoi la Belgique se trouve-t-elle derrière la France, alors que les violences policières à l’encontre des journalistes y sont bien plus prégnantes par exemple ?”, s’interroge la secrétaire, alors que l’AGJPB n’a pas relevé de violences policières contre les journalistes belges au cours de l’année 2022.

Les journalistes belges sont confrontés à d’autres difficultés, relève Martine Simonis. Les plaintes déposées par les journalistes pour violences en ligne et discours de haine, par exemple, “n’aboutissent pas systématiquement”. Ces violences “entravent la capacité des journalistes à exercer leur métier en toute sérénité”, dénonce la secrétaire.

Cette dernière pointe également une “précarité grandissante” dans le milieu du journalisme. Les contrats précaires, les bas salaires et l’incertitude professionnelle sont des éléments qui pèsent lourdement sur l’équilibre financier et la stabilité des journalistes.

Désinformation et fausses images

Plus globalement, Reporters Sans Frontières pointe en particulier les effets de la désinformation. Dans les deux tiers des 180 pays évalués, les spécialistes qui contribuent à l’élaboration du classement “signalent une implication des acteurs politiques” dans des “campagnes de désinformation massive ou de propagande”, selon RSF. L’ONG s’alarme de la forte présence de la désinformation sur les réseaux sociaux, illustrée, par exemple, par les fausses images générées par l’intelligence artificielle (IA).

■ Analyse de Michel Geyer dans Le 12h30.

Avec Belga – Photo : illustration Belga/Olivier Vin