La Belgique à la traîne pour remplir les objectifs de développement durable en 2030
La Belgique n’est pas sur la bonne voie pour atteindre les objectifs de développement durable en 2030, souligne l’OCDE dans un rapport sur les performances environnementales belges. Parmi les freins, l’organisation pointe la fragmentation des compétences et le manque de coordination entre les gouvernements fédéral et régionaux.
Le rapport, auquel plus de 250 experts ont participé, dresse un bilan sévère des politiques menées au cours des 13 dernières années en Belgique. Si notre pays fait bonne figure en matière de gestion des déchets et d’économie circulaire, le manque de cohérence entre les politiques entrave bien souvent les progrès dans d’autres domaines comme ceux de l’énergie et du climat, des transports ou encore de la fiscalité.
Parmi les points à améliorer, l’Organisation de coopération et de développement économique relève que la pollution de l’air, notamment due aux transports et au chauffage, reste à un niveau préoccupant pour la santé, même si elle s’est améliorée au fil des années. La Belgique est également loin d’avoir atteint les objectifs de bon état des masses d’eau en raison notamment de l’utilisation élevée de nutriments et de pesticides dans l’agriculture, principales sources de pollution des eaux souterraines et de surface.
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Autre point noir au tableau: l’état de la biodiversité n’est pas bon. “Les performances belges restent insuffisantes pour enrayer la perte de biodiversité et atténuer les pressions croissantes du développement démographique, de l’urbanisation et des pratiques agricoles intensives“, souligne l’OCDE. Des leviers d’action existent cependant pour améliorer la situation, notamment à travers la réforme de la politique agricole commune de l’Union européenne post-2020 ou encore la stratégie européenne pour la biodiversité, note l’OCDE.
Des efforts supplémentaires nécessaires
En matière d’énergie et de climat, le rapport souligne “la dispersion des compétences et l’absence d’organe de coordination indépendant“, deux freins au développement “d’une vision commune à long terme et à la mise en œuvre de politiques cohérentes“. Si les projections du Plan national Energie-Climat (PNEC) indiquent que les objectifs climatiques de 2020 et 2030 sont à portée de main, “des efforts supplémentaires seront nécessaires pour atteindre les objectifs plus stricts adoptés par l’Union européenne pour 2030 en vue d’atteindre la neutralité climatique“, note l’OCDE.
Enfin, l’organisation pointe le fait que la Belgique n’est pas en voie d’atteindre les objectifs de développement durable (ODD) d’ici 2030. En 2019, moins d’un tiers des 51 indicateurs de suivi des ODD ont fait l’objet d’une évaluation favorable. L’OCDE recommande à la Belgique d’accroître l’efficacité de la coordination entre le gouvernement fédéral et les Régions, mais aussi entre les Régions elles-mêmes, notamment dans les domaines du changement climatique, de la gestion de l’eau, de la gestion des déchets et de l’économie circulaire.
“Pas de surprise”
Les ministres Zakkia Khattabi, Céline Tellier et Alain Maron, tous trois issus des rangs écologistes, ont qualifié de “précieuses” les recommandations de l’OCDE pour la suite de leurs travaux et assuré “regarder dans la même direction“.
“Il n’y a pas de surprise. Les rapports se succèdent et se ressemblent et nous forcent à nous engager dans une dynamique et un dialogue constants“, a affirmé la ministre fédérale en charge de l’Environnement et du Climat Zakkia Khattabi. “Le plus grand tabou aujourd’hui reste l’agriculture, mais la nouvelle stratégie de l’Union européenne en matière de produits chimiques donne un cap ambitieux pour une agriculture plus durable“.
Belga