Journée de la Santé : des avancées grâce au Fonds Blouses blanches, mais toujours un profond malaise dans le secteur
Ce vendredi 7 avril 2023 est la journée mondiale de la Santé, l’occasion de prendre le pouls des travailleurs du secteur dans notre pays.
Le cabinet du ministre fédéral de la Santé Frank Vandenbroucke (Vooruit) a annoncé ce vendredi matin que plus de 5.000 équivalents temps plein avaient été créés dans le secteur des soins grâce au Fonds Blouses blanches. Cela concerne plus de 4.800 travailleurs dans les hôpitaux et environ 200 recrutements pour les soins à domicile et les maisons médicales.
Pour rappel, ce fonds avait été créé en 2019 et pérennisé par le Parlement en 2021. Il prévoit un montant annuel de 402 millions d’euros destiné au secteur des soins afin de développer l’emploi et améliorer la formation des infirmiers.
Amélioration de la qualité de travail
Il ressort du rapport du cabinet du ministre de la Santé qu’un hôpital sur trois a eu recours à des mesures qualitatives d’amélioration des conditions de travail du personnel soignant financées par le Fonds. Cela passe notamment par l’achat d’équipement de soutien pour le transport des patients, de vêtements spécifiques et le recrutement de personnel de soutien psychologique.
465 personnes ont par ailleurs débuté une formation dans le cadre des moyens mis à disposition par le Fonds blouses blanches en 2021. Enfin, il a également permis de financer le personnel des Centres de prise en charge des violences sexuelles.
► Voir aussi notre reportage | Une matinée à l’hôpital pour faire découvrir les métiers de la santé aux jeunes
Malaise chez les assistants
Mais ces annonces du ministre semblent être également l’arbre qui cache la forêt. Les pénuries sont toujours bien présentes et les manifestations du personnel sur les salaires et les conditions de travail se poursuivent, particulièrement chez les assistants.
Un récent rapport du SPF Santé Publique dévoile qu’une large partie des médecins spécialistes en formation se sentent obligés de travailler plus de 60 heures par semaine, alors que la moyenne théorique est de 48 heures. Certains affirment même assurer plus de 72 heures par semaine, ce qui est illégal.
Plus interpellant encore un quart des assistants admettent se sentir obligés de se pencher sur des problèmes cliniques qui “dépassent leurs connaissances et leurs compétences“, mettant en danger la sécurité du patient.
Il ressort de témoignages que les assistants ont de plus en plus l’impression d’être les bouche-trous du système des soins de santé et de servir à pallier aux manquements pour permettre aux hôpitaux de tourner.
Néanmoins, selon ce rapport, un peu plus de huit assistants sur dix évaluent leur stage comme utile à plutôt utile au regard des progrès qu’ils ont réalisés en vue de la pratique de leur spécialité.
■ Les explications de Victor de Thier dans le 12h30