Joachim Coens et Georges-Louis Bouchez présenteront leur rapport au Roi le 20 décembre

Les deux nouveaux informateurs, Joachim Coens (CD&V) et Georges-Louis Bouchez (MR), entendent prolonger dans la discrétion les travaux entamés par les précédents chargés de mission royaux, sans exclure aucune piste, ont-ils déclaré mercredi à la presse.

Nous restons sur un schéma très ouvert afin de trouver une solution avec les partis en présence. Nous sommes conscients que nous ne partons pas de zéro“, a insisté M. Bouchez. Leur mission se basera donc sur les travaux de Paul Magnette (PS), mais aussi des préformateurs Geert Bourgeois (N-VA) et Rudy Demotte (PS), ainsi que des informateurs Didier Reynders (MR) et Johan Vande Lanotte (sp.a).

Si le premier cité a plutôt semblé oeuvrer en faveur d’une coalition “arc-en-ciel” (socialistes, écologistes et libéraux), les autres chargés de mission avaient plutôt examiné la piste d’une coalition “bourguignonne” (N-VA, CD&V, socialistes et libéraux). “Il n’est pas question de faire comme si nous ne connaissions pas les positions des uns et des autres. Le but de notre mission est de les approfondir (…) et de clarifier les choses avant de passer à l’étape suivante“, a commenté le jeune président du MR.

Dans les prochaines heures, les nouveaux chargés de mission entameront leurs rencontres avec les dix partis (PS, sp.a, MR, Open Vld, Ecolo, Groen, CD&V, cdH, DéFI et N-VA) qui étaient impliqués dans le cadre des travaux de leur prédécesseur, Paul Magnette. “L’ordre dans lequel nous verrons les formations dépend du nombre de parlementaires dont elles disposent“, a expliqué Joachim Coens. “Il ne faut y voir aucun symbole politique, c’est uniquement un critère objectif“, a insisté son collègue libéral. En vertu de ce critère, les informateurs devraient donc rencontrer en premier lieu la N-VA (24 députés), avant de s’entretenir avec le PS (20). S’ils affirment n’exclure aucune piste, les deux hommes ont aussi insisté sur le fait qu’ils ne partent pas d’une page blanche.

Des propos qui pourraient déplaire au président de la N-VA, Bart De Wever, qui se réjouissait encore mardi soir “que la piste d’un arc-en-ciel (socialistes, écologiste et libéraux, NDLR) soit heureusement écartée“. La veille, le nationaliste flamand, qui n’excluait alors pas d’effectuer un tour de piste dans le cadre de la formation d’un gouvernement, estimait aussi qu’il faudrait repartir non pas de zéro, mais de “moins 20”.

MM. Coens et Bouchez, qui envisageront toutes les possibilités de coalition, se veulent “optimistes et volontaires” à l’entame de leurs travaux. Ils se sont toutefois refusés à évaluer de manière chiffrée leurs chances de succès. Novices à la présidence de leur parti, ils voient vraisemblablement cet élément comme un atout. “Il y a un intérêt à avoir des gens sans a priori et sans passif avec les uns et les autres” a souligné M. Bouchez. “Si tout le monde est de bonne volonté et agit avec sincérité il devrait être possible d’informer le souverain sur la capacité qu’ont des partis à lancer une discussion. Nous ne sommes pas formateurs“, a martelé le libéral. “Notre intention est simplement de pouvoir aboutir dans l’intérêt du pays, un pays stable et avec des majorités qui soient les plus représentatives dans chacune des régions.”

Les deux informateurs, dont le rapport au Roi est attendu le 20 décembre, n’ont pris aucune question de la presse à l’issue de leur déclaration. Ils entendent s’astreindre à la plus grande discrétion dans le cadre de leur mission.

T. Dest / Image: Belga

■ Reportage de Valérie Leclercq, Frédéric De Henau et Pierre Delmée