Jean-Pascal van Ypersele : “Les premières victimes du réchauffement climatique sont celles qui ont le moins de moyens”
Le climatologue et membre du Giec Jean-Pascal van Ypersele était l’invité de Fabrice Grosfilley dans Bonjour Bruxelles ce mercredi matin.
BX1 lance ce mercredi un podcast consacré aux changements climatiques et aux impacts de ces changements sur la Région bruxelloise. Le premier épisode met en avant le réchauffement climatique dans la capitale, qui pourrait atteindre jusqu’à 4 degrés dans les prochaines décennies. Un constat que partage Jean-Pascal van Ypersele. “Oui, on risque d’avoir des élévations de cet ordre là, en ville, suite à l’accumulation du béton et le fait qu’il y ait trop peu de végétalisation.” Pour le climatologue, on pourrait atteindre cette hausse de température à l’horizon 2050-2060.
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Jean-Pascal van Ypersele travaille pour le Giec – le groupe international d’experts sur le climat qui conseillent les Nations Unies – depuis une trentaine d’années. Il regrette de ne pas avoir été assez entendu. “Il aurait fallu qu’il y ait beaucoup plus d’actions en réponses aux alertes de scientifiques.”
Son conseil au gouvernement bruxellois : travailler sur deux plans. Pour lui, il faut d’abord s’adapter aux changements climatiques qui vont – ou sont en train – de se produire. “Il faut des logements mieux isolés, végétaliser un maximum les surfaces, protéger les espaces verts...”. Le second aspect concerne la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. “Là, il faut économiser l’énergie, avoir des transports publics efficaces et décourager l’utilisation de la voiture thermique là où c’est possible.”
De plus, les îlots de chaleur sont d’autant plus forts que les quartiers sont denses. Et à Bruxelles, les quartiers denses sont les plus populaires. Les personnes les plus touchées du réchauffement climatique sont donc les habitants de ces quartiers. “Malheureusement, une caractéristique commune des victimes des changements climatiques c’est que, bien souvent, les personnes affectées les plus gravement et en premier sont sont celles qui ont le moins de moyens“, explique le climatologue. Il préconise de privilégier les adaptations dans ces quartiers-là, notamment les rénovations des logements.
Rédaction