Ixelles : une soixantaine de manifestants demandent l’arrêt des expulsions vers le Congo
Une soixantaine de manifestants se sont rassemblés vendredi après-midi, porte de Namur, à Ixelles, pour plaider en faveur de la fermeture des centres fermés et de l’arrêt des expulsions, notamment vers la République démocratique du Congo.
Les manifestants se sont rendus au cabinet du secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration Theo Francken (N-VA). Bien que leur venue avait été annoncée, ils n’ont toutefois pas pu remettre leurs revendications au cabinet, aucune délégation n’ayant été reçue, déplore la présidente de l’ASBL DKOKJI Marie-Claire Lusamba. Les protestataires ont scandé divers slogans à l’adresse de Theo Francken et appelé à la solidarité avec les sans-papiers.
La manifestation regroupait des membres de la diaspora congolaise et diverses associations issues du Front d’Actions des Migrants. “Beaucoup de gens tombent malades dans les centres fermés”, ajoute Marie-Claire Lusamba, estimant qu’“enfermer les gens n’est pas une solution. Ces prisons sont des mouroirs”.
“Que le pouvoir soit enlevé à Joseph Kabila”
La journaliste congolaise Fefe Tuluka et la militante Clarisse Mbongo sont entrées en grève de la faim pour faire valoir leurs craintes pour leur intégrité physique en cas d’expulsion. “Livrer des militants à Joseph Kabila, c’est se rendre complice”, argue Marie-Claire Lusamba. “Je suis originaire du Kasaï et aujourd’hui on tue chez moi à balles réelles. Deux experts de l’ONU qui enquêtaient sur les fosses communes ont été assassinés. (…) Que le pouvoir soit enlevé à Joseph Kabila et alors, après, on pourra parler de ramener des opposants congolais au pays”.
Les associations soulignent que l’Union européenne a sanctionné fin mai de hauts responsables politiques et militaires congolais pour entraves au processus électoral et pour les violations des droits de l’Homme qui y étaient liées. (Belga)
- Reportage de Julie Martin et Béatrice Broutout.