Les organisateurs de la marche “contre Marrakech” veulent manifester à Bruxelles ce dimanche : la Région l’interdit
Bart Claes, président du mouvement d’extrême-droite Vlaams Belang Jongeren et organisateur de la “marche contre Marrakech”, a annoncé sur les réseaux sociaux qu’il souhaitait tout de même manifester ce dimanche à Bruxelles, malgré les interdictions du bourgmestre de la Ville de Bruxelles Philippe Close (PS) et du ministre-président de la Région de Bruxelles-Capitale Rudi Vervoort (PS).
10.000 personnes ont annoncé sur les réseaux sociaux leur intérêt concernant la manifestation d’extrême-droite, prévue d’abord ce dimanche contre le pacte des migrations des Nations Unies et notamment approuvé par la Belgique à Marrakech, lundi dernier. Cette manifestation, menée par les associations de droite et d’extrême-droite flamandes KVHV, NSV, Schild en Vrienden, Voorpost et Vlaams Belang Jongeren, a toutefois été interdite sur décision de Philippe Close (PS) et Rudi Vervoort (PS).
“Suite au Conseil Régional de Sécurité au cours duquel le bourgmestre de la Ville de Bruxelles a fait part de son intention d’interdire la manifestation prévue ce dimanche sur son territoire et sur la base des informations opérationnelles délivrées par la zone de police Bruxelles-Capitale Ixelles indiquant que la manifestation pourrait se propager à d’autres zones, le ministre-président de la Région de Bruxelles-Capitale prendra un arrêté d’interdiction de toute manifestation sur l’ensemble du territoire régional bruxellois”, avaient annoncé mercredi le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort et le bourgmestre de la Ville de Bruxelles Philippe Close dans un communiqué commun.
► Voir aussi : Philippe Close justifie l’interdiction de la manifestation “contre Marrakech” de ce dimanche (vidéo)
Malgré cette interdiction, Bart Claes, représentant des jeunes du Vlaams Belang, a annoncé via les réseaux sociaux qu’il comptait tout de même mener cette manifestation ce dimanche dans les rues de la capitale. “Nous pouvons faire quelque chose en tant qu’organisateur de la marche contre Marrakech. Nous réfléchissons actuellement à des démarches ultérieures, même juridiques (pour organiser cette marche). Même une procédure auprès du Conseil d’État est envisagée. Nous n’allons pas laisser cela comme ça. Il y aura des suites”, prévient-il.
“Nous manifesterons tout de même dimanche contre le pacte sur les migrations de Marrakech”, a insisté Filip Brusselmans, responsable presse de KVHV Anvers. “Nous nous basons sur le droit à nous rassembler et sur le droit à la liberté d’opinion”, a-t-il ajouté, soulignant que l’objectif était de manifester sans violence. “Nous ne cherchons pas une confrontation avec la police.”
Rudi Vervoort : “Une marche brune”
Le ministre-président de la Région Rudi Vervoort a de nouveau confirmé ce jeudi l’interdiction de cette manifestation : “Je prends mes responsabilités, la décision est contestable devant le Conseil d’État, nous sommes dans un État de droit, mais si celui-ci nous donne raison, les manifestants présents dimanche seront en infraction”, a averti Rudi Vervoort, sans donner les détails de la présence policière qui sera assurée.
Rudi Vervoort a justifié l’interdiction après les craintes exprimées par la ville de Bruxelles, sollicitée par les organisateurs, de voir l’ordre public malmené dans diverses commune de la Région-Capitale. Des informations circulent, dans les services et sur les réseaux sociaux, selon lesquelles l’intention de certains hooligans est d’en découdre. Rudi Vervoort parle de marche brune : “J’ai cru comprendre que Theo Francken et la N-VA s’en distanciaient. S’il en est ainsi, je crois que l’expression ‘marche brune’ a un peu son sens”, a-t-il précisé.
Gr.I. avec Belga – Photo : Belga/Nicolas Maeterlinck
■ Reportage de Catarina Letor et Quentin Rosseels.