Les activistes pour le climat, dont Greta Thunberg, interpellés par la police à Bruxelles

Plus de 150 activistes pour le climat, dont la Suédoise Greta Thunberg, ont bloqué samedi après-midi le boulevard du Jardin Botanique dans le centre-ville de Bruxelles, à hauteur de Rogier.

Après environ une heure d’action, les activistes, dont Greta Thunberg, ont été interpellés par la police bruxelloise. Réunis sous le drapeau de la plateforme United for Climate Justice (UCJ), ils ont appelé à la fin du soutien des gouvernements à l’économie des combustibles fossiles dans toute l’Union européenne (UE).

Dès 14h30, les activistes – attachés les uns aux autres – se sont assis sur le boulevard, avant d’être rapidement nassés par les forces de police. “Zero-émissions maintenant!”, arborait une pancarte. Cette journée d’action fait suite à une lettre ouverte envoyée par UCJ début octobre aux institutions de l’UE, et cosignée par plus de 130 universitaires et organisations (dont Oxfam ou Greenpeace). Vers 15h30, après plusieurs appels de la police invitant les manifestants à quitter les lieux, Greta Thunberg et les autres activistes présents ont été interpellés.

Les subventions aux combustibles fossiles “faussent la demande d’énergie, perpétuent la dépendance à l’égard des sources d’énergie polluantes et sapent la sécurité énergétique européenne, tout en soutenant des industries qui contribuent grandement aux émissions de gaz à effet de serre”, souligne la lettre. En contradiction directe avec les propres objectifs environnementaux de l’UE, elles “alimentent la crise climatique mondiale, affectant de manière disproportionnée les communautés vulnérables en Europe et dans les pays du Sud”. “Cette crise climatique, qui ne fait qu’escalader, est existentielle. Chaque seconde où nos dirigeants continuent de financer les énergies fossiles, ils impactent toutes les générations à venir”, a appuyé Greta Thunberg. Les catastrophes naturelles se multiplient et “risquent de faire un milliard de victimes d’ici 2100, principalement en raison de l’utilisation de combustibles fossiles”, a insisté la plateforme de mouvements pour la justice climatique et sociale.

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“Rien que le mois dernier, 10.000 personnes ont été évacuées en Europe à cause de la tempête Boris, et les récentes inondations en Afrique ont fait plus d’un millier de morts”, a alerté Morgane, porte-parole de UCJ. Selon le mouvement, sans une action rapide et décisive, l’UE n’atteindra pas ses objectifs climatiques pour 2030 et 2050 – ce qui aura des conséquences “dévastatrices” pour les écosystèmes, les économies et les vies humaines en Europe et à l’étranger. Les activistes exhortent les dirigeants européens à “joindre le geste à la parole” et à mettre en œuvre un engagement visant à éliminer les subventions nuisibles à l’environnement dans l’ensemble de l’UE d’ici à 2025, conformément à l’Accord de Paris.

L’action s’est tenue en marge d’une marche pour le climat, qui a démarré à 14h00 place du Luxembourg pour se terminer dans l’après-midi par une “assemblée populaire sur la justice climatique” à Mérode, rassemblant militants, agriculteurs, réfugiés, scientifiques, ou encore travailleurs de différents secteurs.

Belga

■ Reportage de Rémy Rucquoi, Massimo Pane et Djo Medou Mvondo

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05 octobre 2024 - 15h43
Modifié le 06 octobre 2024 - 11h12