Génocide rwandais : la cour d’assises de Bruxelles a tiré au sort le jury pour le procès de Fabien Neretsé
La cour d’assises de Bruxelles a procédé, lundi soir, au tirage au sort de 24 jurés, douze effectifs et douze suppléants, pour le procès de Fabien Neretsé qui débute jeudi matin. Rwandais de 71 ans vivant en France, il est accusé du crime de génocide et de crimes de guerre commis en 1994 au Rwanda.
Ce sont sept femmes et cinq hommes qui ont été choisis pour être les jurés effectifs, et six femmes et six hommes qui ont été choisis pour être les jurés suppléants. Fabien Neretsé, un Rwandais de 71 ans vivant en France, est accusé du crime de génocide et de crimes de guerre commis en 1994 au Rwanda. Il est entre autres suspecté d’être impliqué dans les meurtres d’une Belge, de son mari et de leur fille, à Kigali, le 9 avril 1994.
Le tirage au sort des jurés a débuté avec plus de trois heures de retard lundi, en raison de l’alerte à la bombe qui a provoqué l’évacuation complète du palais de justice de Bruxelles. Après avoir entendu les très nombreuses doléances des candidats jurés, la cour a procédé au tirage au sort même. Vers 21h00, sept femmes et cinq hommes ont été choisis pour former le jury. Par ailleurs, six femmes et six hommes ont également été retenus comme jurés suppléants.
Rappel des faits
Fabien Neretsé est accusé de crime de génocide et de crimes de guerre pour avoir, en tant que co-auteur, tué un nombre indéterminé de personnes, dont treize ont été identifiées et dont certaines étaient d’origine tutsie. Les faits s’étaient produits au Rwanda en 1994, durant le génocide des Tutsis et le conflit armé qui a opposé les Forces Armées Rwandaises (FAR) et le Front Patriotique Rwandais (FPR). Fabien Neretsé est en particulier accusé d’avoir dénoncé, le 9 avril 1994 à Kigali, plusieurs personnes d’origine tutsie dans son voisinage. Elles avaient été interceptées par des militaires alors qu’elles s’apprêtaient à quitter leurs maisons pour se réfugier dans un camp de la Mission des Nations Unies pour l’assistance au Rwanda (Minuar). Ceux-ci les avaient abattues.
Parmi les victimes figuraient une Belge, Claire Beckers, son mari, Isaïe Bucyana, et un de leurs trois enfants. L’accusé est aussi poursuivi pour avoir commandité des meurtres, dont ceux des dénommés Joseph Mpendwazi et Anastase Nzamwita, dans les préfectures de Ruhengeri et de Gitarama, entre la mi-mai 1994 et la fin du génocide en juillet de la même année. Selon l’accusation, Fabien Neretsé, en tant que personnalité influente dans son village natal, dans la préfecture de Ruhengeri, avait créé, entretenu et financé une milice d’Interahamwe. Ces milices civiles étaient nées au sein même du parti du président au pouvoir, le MRND, et ont été responsables de nombreux massacres durant le génocide. Entre le 7 avril et le 18 juillet 1994, entre 800.000 et un million de personnes, essentiellement des Tutsis mais aussi des Hutus modérés, ont été tuées au Rwanda.
Belga