Généraliser l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle à l’école : “C’est encore un tabou”
Selon Lola Clavreul, de la fédération des centres pluralistes de planning familial, des craintes demeurent chez certains adultes, mais elles sont injustifiées.
La fédération laïque de centres de planning familial (FLCPF), en collaboration avec la fédération des centres pluralistes de planning familial (FCPPF) et celle des associations de parents de l’enseignement officiel (FAPEO), a lancé mardi dernier la première campagne de sensibilisation à la généralisation de l’Éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (Evras). L’initiative vise à informer sur la nécessité d’un parcours d’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle tout au long de la scolarité et qui soit adapté au développement de l’enfant.
Selon les organisations, à peine 20% des élèves ont eu accès à au moins une séance d’Evras sur l’ensemble de leur scolarité et tous les élèves n’ont pas accès à ces informations de manière équitable.
► Plus d’informations | Une première campagne de sensibilisation pour une éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle à l’école
“C’est encore un sujet tabou dans certaines écoles. Il est parfois difficile de faire entrer ces cours dans certains établissements“, explique Lola Clavreul, directrice de la fédération des centres pluralistes de planning familial, dans Le 12h30 de BX1+. “On sait que dans certaines écoles, les questions de genre, de l’homosexualité ou de l’IVG restent des sujets difficiles à aborder. Tout est laissé à la liberté des écoles, ce qui peut créer des inégalités entre les élèves”, estime-t-elle.
“Il est difficile toutefois de faire des généralités ou de cibler des écoles. Beaucoup d’adultes sont simplement mal à l’aise avec les questions de sexualité. Et des craintes demeurent chez les parents, les pouvoirs organisateurs ou les directions selon lesquelles si on parle trop tôt de ces questions, on risque d’inciter les élèves à avoir une sexualité active. Alors que c’est totalement faux”, ajoute Lola Clavreul. “Au contraire, c’est bénéfique : une étude de l’OMS, voici dix ans, montre que plus on parle ouvertement de ces questions qui préoccupent les jeunes, plus ils vont rentrer de manière responsable dans leur sexualité”.
Elle se réjouit de voir qu’une attention politique est portée à l’EVRAS, qui doit encore bénéficier d’un soutien financier pour permettre aux centres et associations de faire leur travail auprès des écoles et des parents.
■ Interview de Lola Clavreul, directrice de la fédération des centres pluralistes de planning familial, par Jim Moskovics et Vanessa Lhuillier dans Le 12h30.