Francis Delpérée veut un gouvernement fédéral provisoire : “Sans majorité, un gouvernement n’est pas viable”
Francis Delpérée (cdH), constitutionnaliste et ancien député fédéral, a répondu aux questions de Jean-Jacques Deleeuw dans L’Interview, ce mardi sur BX1.
Pour le retour de L’Interview, Francis Delpérée est revenu sur sa proposition d’envisager la création d’un gouvernement provisoire à la place du gouvernement en affaires courantes. « J’ai cette idée en tête depuis décembre dernier, et la formation d’un gouvernement minoritaire en affaires courantes autour de Charles Michel », explique-t-il. « Le gouvernement d’aujourd’hui ne représente qu’un quart de l’assemblée parlementaire. Il a perdu toute sa légitimité politique et sa crédibilité vis-à-vis de l’opinion publique ».
Le constitutionnaliste souhaite donc mettre en place un gouvernement provisoire, comme cela avait été le cas… en 1830 et 1831, juste après la création de l’État belge. « Je voudrais qu’un gouvernement soit mis en place pour remettre sur le pouvoir exécutif sur ses rails », dit-il. « Ce gouvernement serait de plein exercice, et non en affaires courantes. Il aurait une majorité, et non plus une minorité. Et il serait en place le temps qu’un gouvernement définitif avec un programme politique complet soit formé ».
“Le capitaine quitte le navire”
Francis Delpérée estime que cette solution est nécessaire en raison du prochain départ annoncé de Charles Michel au Conseil européen. « Le chef du gouvernement s’en va en décembre. Le capitaine quitte le navire ! », lâche-t-il. « Nous sommes dans une situation extrêmement difficile. Il faudrait éviter que ce genre de situations se représente à l’avenir et mette à mal les principes de notre démocratie ». Il estime également qu’un gouvernement ne peut être valable qu’avec une majorité à la Chambre : « S’il n’y a pas 76 députés dans la majorité, il n’y a pas de gouvernement valable ou viable. Croire qu’une majorité peut se composer au gré des espérances de chacun, ce n’est pas sérieux. C’est prendre des risques qui ne sont pas acceptables pour notre démocratie. »
► Durant l’été, retrouvez L’Interview du mardi au vendredi à 18h15 sur BX1.