Formation bruxelloise : “Actuellement, les conditions ne sont plus réunies” pour la participation du PS

Alors que le Bureau politique de la Fédération bruxelloise du Parti socialiste s’est réuni ce lundi 2 décembre pour faire le point sur l’actualité politique, le PS affirme que : “Les conditions pour sa participation aux négociations actuelles pour la formation d’un gouvernement bruxellois ne sont plus réunies”.

Dans un communiqué, le Parti Socialiste explique constater “un retour en arrière de 25 ans avec l’immixtion dans les négociations régionales de considérations qui, en méconnaissant les réalités bruxelloises, répondent plus de dynamiques nationales que régionales”. 

Motif invoqué par le Bureau de la Fédération à l’issue de sa réunion de lundi: les conditions de l’accord entre Groen, la NV-A, l’Open VLD et Vooruit, présentées par la formatrice néerlandophone Elke Van den Brandt (Groen).  “Lues à la lumière des termes de la super-note de celle-ci”, ces conditions “remettent en cause les équilibres institutionnels de la Région bruxelloise et les intérêts des francophones, autant que les intentions de ce document menacent les politiques de proximité des communes en matière de prévention, de sécurité ou de cohésion sociale”, selon le PS

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“Retour en arrière”

Le PS bruxellois a notamment tenu à rappeler qu’il était à l’origine de la création de la Région il y a 35 ans. “Tout au long de ces années, il a toujours eu à cœur de respecter les équilibres institutionnels et de ne pas importer les débats communautaires“… dans les négociations pour la formation d’un gouvernement régional.

Le fait régional bruxellois est, selon lui, aujourd’hui une réalité qui s’est appuyé ces dernières années sur une autonomie renforcée des partis bruxellois à l’égard de leurs présidences nationales.

Le PS bruxellois dit devoir constater un retour en arrière de 25 ans avec l’immixtion dans les négociations de considérations qui, en méconnaissant les réalités bruxelloises, répondent plus de dynamiques nationales que régionales.

Le PS a également tenu à rappeler qu’il s’était toujours opposé à la mise sous tutelle de Bruxelles par les deux Communautés, et qu’il continuera à le faire.

Bruxelles mérite une majorité régionale qui ne se résume pas à l’addition de deux majorités communautaires. Une majorité associant les trois familles politiques libérale, socialiste et social-chrétienne, associées au premier parti néerlandophone, répond à cet impératif”, a-t-il insisté.

“Absence de méthode”

Par ailleurs, le PS Bruxellois a “regretté l’absence de méthode des formateurs pour maintenir les conditions de la confiance entre partenaires. Malgré nos réserves connues de longue date et les annonces de nouvelles consultations, aucun contact n’a été pris par les formateurs avec le PS pour entendre et respecter ses objections de fond depuis l’annonce le 13 novembre du schéma VLD/N-VA. Cette stratégie du fait accompli a ses limites”, a-t-il conclu.

Le 13 novembre dernier, la formatrice néerlandophone, Elke Van den Brandt annonçait que la N-VA rejoignait la table des négociations. Décision qui a été largement critiquée par les partis francophones, et notamment par le PS, qui s’y oppose fermement. Les socialistes regrettent qu’aucun contact n’ait été pris par les formateurs avec le PS, pour “entendre et respecter ses objections de fond depuis l’annonce du schéma Open Vld/N-VA”. “Cette stratégie du fait accompli a ses limites”, rajoute le PS.

Les Engagés qualifient la décision d’un “manque de courage”

De leur côté, Les Engagés dénoncent la décision du PS bruxellois de quitter les négociations après 6 mois de discussion au cours desquelles : “Il n’a jamais exprimé aucun veto contre la N-VA.
Personne ne peut être étonné du volet institutionnel de la note d’Elke Van Den Brandt. Il ne reflète que les points programmatiques communs entre les partis flamands autour de la table, dont, et il est piquant de le constater, Vooruit en tête avec son projet “One.Brussels“, confie Christophe De Beukelaer.

“La capitulation du PS bruxellois ressemble plus à un manque de courage face à l’ampleur des réformes à mener à Bruxelles. Nous avons besoin d’un gouvernement solide avec des partenaires capables de dépasser leurs intérêts particratiques au profit de l’intérêt général. Les Engagés seront de ceux-là”, conclut-il.

Rédaction avec Belga