Fin des plaidoiries de la défense au procès des attentats : “Certains propos étaient difficile à entendre”
Les plaidoiries de la défense touchent à leur fin avec celle des avocats d’Ibrahim Farisi. Depuis le 20 juin, les avocats de la défense défilent à la barre pour présenter aux jurés leur argumentation. Si tout s’est bien déroulé, plusieurs parties civiles ont eu quelques difficultés à entendre certains arguments exposés.
Ce mardi, c’était la dernière plaidoirie : celle de la défense d’Ibrahim Farisi. Quelques jours après les attentats du 22 mars 2016, il aide son frère Smail à vider son appartement de la rue des Casernes à Etterbeek qui a servi de planque à la cellule terroriste. Pour ses avocats Xavier Carrette et Sophie Berger, Ibrahim Farisi n’était au courant de rien : ni de la préparation des attaques, ni de la présence des terroristes dans l’appartement de son frère. Faute de preuve, le parquet fédéral a même requis son acquittement, rejoint par les avocats des parties civiles. Ce matin, c’est remplis d’émotions que ses avocats l’ont défendu une toute dernière fois.
“Nous-mêmes, on est rempli d’émotions. C’est difficile de le redire, il y a des moments où l’on craque. Et on défend un accusé, pas une victime… Mais pour nous, Ibrahim est un dommage collatéral de ce procès. Il n’aurait jamais dû se retrouver ici“, commente Xavier Carrette.
Un moment qui marque aussi la fin des plaidoiries de la défense. A chaque avocat, sa propre stratégie de défense. Certains ont plaidé les crimes de guerre, d’autres ne contestent pas les faits mais diminuent la responsabilité de leur client. D’autres encore nient tout et demandent l’acquittement total. “Chacun défend son accusé comme il le sent, en fonction des éléments du dossier, de son intérêt… Mais cela est resté comme de grands moments humains, de grands moments de plaidoiries“, poursuit Xavier Carrette.
“Certains propos étaient difficile à entendre”
Mais les arguments qu’ont avancés certains avocats n’ont pas toujours été compris par les parties civiles présentes dans la salle. “Il y a des propos qui ont été difficiles à entendre, mais c’est normal. Pour chaque victime, il y a un ressenti différent. Ce sont des victimes qui ont perdu un proche, qui ont été touchées dans leur chair“, explique Aline Ferry, qui défend plusieurs victimes de l’association Life4Brussels. “Bien sûr, les accusés doivent se défendre. Ils essayent de donner leur point de vue. Mais je crois que dans toute sa globalité, les membres du jury vont quand même avoir une vision totale. Et j’ai confiance que tout cela se passe sereinement“, ajoute Philippe Vansteenkiste, président de l’association V-Europe et frère de Fabienne Vansteenkiste, qui a perdu la vie à Brussels Airport.
L’objectif de la défense est clair : convaincre les 12 jurés effectifs, car ce sont eux qui décideront de la culpabilité ou non des accusés. “A titre personnel, j’ai trouvé les membres du jury extrêmement impliqués. D’abord par leurs questions à l’occasion du procès, mais aussi par leur attention à l’occasion des débats. Cela ne me fait pas regretter de devoir plaider devant une cour d’assises…“, commente pour sa part Fabian Lauvaux, qui défend Smail Farisi.
Place à présent aux répliques des différentes parties, qui devraient durer plusieurs jours. Les accusés prendront ensuite une dernière fois la parole. Après, leur avenir sera entre les mains des jurés.
C. TQ
Reportage de Camille Tang Quynh, Nicolas Scheenaerts et Laurence Paciarelli
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