Les femmes encore trop souvent victimes des discriminations à l’emploi à Bruxelles

C’est une constatation qui est faite chaque année, à l’approche du 8 mars 2018, journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Les femmes sont encore trop souvent victimes de discrimination à l’emploi. Pour les éviter, Actiris, l’office bruxellois de l’Emploi propose des solutions aux entreprises via son service « Diversité ».

Selon les chiffres d’Actiris, la grande majorité des personnes (69%) qui signalent des discriminations à l’emploi sur base du genre sont des femmes, indique le dernier rapport de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes. Plus d’un signalement sur trois (38%) est relatif à une discrimination à la grossesse. Les discriminations signalées par les hommes ont plutôt trait aux procédures de recrutement et de sélection. Les femmes ont indiqué être systématiquement discriminées à tous les stades du processus de mise à l’emploi. Elles ont contacté l’Institut au sujet de leur licenciement ou de la non prolongation de leur contrat à durée déterminée, des conditions d’emploi et de leur rémunération et du recrutement et de la sélection.

« Ces chiffres interpellants démontrent qu’il y a encore des efforts à apporter pour gommer les discriminations de genre au travail. Nous invitons autant les employeurs que les travailleurs à faire appel à nos services pour que nous trouvions ensemble des solutions. Lutter contre toutes formes de discriminations est dans l’ADN d’Actiris », réagit Grégor Chapelle, directeur général d’Actiris. Toutes les situations de discriminations ne sont pas conscientes ou volontaires. Chacun ne connaît pas toujours ses droits non plus. Les femmes elles-mêmes ont parfois tendance à s’auto-discriminer. La moitié des femmes enceintes à la recherche d’un emploi ne posent pas leur candidature. Une sur trois pense que c’est inutile.

Des actions concrètes avec les employeurs bruxellois

Le service “diversité” d’Actiris soutient la diversité dans le monde du travail, et notamment l’égalité entre les femmes et les hommes. Pour ce faire, ce service élabore des plans d’actions en collaboration avec les entreprises et les employeurs bruxellois.

Actiris a ainsi travaillé à la mise en place d’un plan de diversité avec l’Université libre de Bruxelles (ULB), afin de lutter contre le phénomène dit du “tuyau percé”, qui se manifeste par une érosion des équilibres entre les femmes et les hommes au fil de l’avancement dans la carrière académique. Depuis l’année académique 2016-2017, l’ULB veille à ce que la répartition entre hommes et femmes au sein des promus à une fonction soit au moins égale à cette même proportion dans le niveau précédent de la carrière. Au sein de la banque BNP Paribas Fortis, qui a décroché un label “diversité”, ce sont des ateliers de discussions entre collaboratrices de retour de congé de maternité qui ont été mis en place, ainsi qu’une sensibilisation du management. La société Accenture a également élaboré avec Actiris un plan diversité visant à créer une “culture de parité” qui “libère le potentiel des femmes”.
L’accompagnement par Actiris des entreprises bruxelloises qui veulent établir un plan de diversité est gratuit. Le service public bruxellois de l’emploi peut en outre financer jusqu’à 50% du coût total des actions prévues dans le plan de diversité, pour un montant de 10.000 euros maximum.
Après deux ans, la mise en œuvre du plan diversité fait l’objet d’une évaluation. Si celle-ci est positive, l’entreprise peut obtenir un label auprès de la Région bruxelloise.
avec Belga, photo Belga