Fédération Wallonie-Bruxelles : pas d’accord sur le futur délégué général aux droits de l’enfant
Le gouvernement de la FWB doit désigner un nouveau délégué pour succéder à Bernard De Vos : six noms sortent du lot.
Les trois partenaires de la majorité PS-MR-Ecolo en Fédération Wallonie-Bruxelles étaient appelés jeudi à choisir parmi six personnes pour le poste de délégué général aux droits de l’enfant. Ces noms avaient été retenus en juillet dernier par le Parlement de la Fédération qui avait alors effectué un premier tri parmi une vingtaine de candidats au total.
Bientôt atteint par la limite d’âge pour cette fonction (65 ans), l’actuel délégué général aux droits de l’enfant, Bernard De Vos, doit en effet quitter ses fonctions avant la fin de l’année, et ce après 14 années de service.
Trois personnalités politiques dans la liste
Parmi les six successeurs potentiels à Bernard De Vos figurent trois personnalités issues du sérail politique : Séverine Acerbis, actuelle responsable de la cellule Petite enfance au cabinet de la ministre Bénédicte Linard (Ecolo) ; Solayman Laqdim, directeur de la prévention à Liège et ancien membre du cabinet de Rachid Madrane (PS) ; et l’ancienne ministre de l’Intérieur et de l’Éducation, Joëlle Milquet (Les Engagés). La présence de personnalités liées à l’un ou l’autre parti dans la liste est dénoncée depuis le milieu de l’été par certaines associations du secteur qui redoutent que la nomination du prochain délégué se fasse sur base politique, aux dépens de l’intérêt des enfants.
Les trois autres candidats à la fonction sont Virginie Cordier, directrice du centre culturel la Vénerie à Watermael-Boitsfort ; Madeleine Guyot, conseillère auprès de l’actuel DGDE ; et David Lallemand, conseiller et porte-parole de Bernard De Vos.
“Cela ne peut être une nomination politique”
Interrogée jeudi à l’occasion de la séance de rentrée du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles par la députée Sophie Pécriaux (PS) sur le sujet, la ministre Linard a reconnu l’existence de tensions dans la majorité arc-en-ciel, qualifiant la désignation du nouveau DGDE de “tâche ardue”. Devant les députés, Bénédicte Linard a défendu la nécessité, à ses yeux, que cette fonction soit occupée “par la personne la plus apte à défendre les droits des enfants“. “Cela ne peut être une nomination politique”, a insisté la ministre, rappelant que le gouvernement était juridiquement tenu d’opérer une comparaison des titres et mérites des différents candidats afin d’aboutir à une nomination “parfaitement objective concernant les compétences et les expériences”.
L’institution du délégué général aux droits de l’enfant existe depuis 1991. La Belgique francophone fut à l’époque parmi les premières entités à se doter d’une telle institution. Son rôle est de formuler des recommandations et de rappeler régulièrement aux responsables politiques et administratifs leurs engagements et leurs obligations en matière de droits des enfants.
Avec Belga – Photo : Belga/Laurie Dieffembacq