Fédération Wallonie-Bruxelles: Maxime Prévot annonce la fusion du réseau officiel

Le prochain gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles s’attèlera à adapter le tronc commun dans l’enseignement secondaire, à fusionner les réseaux de l’officiel, à revaloriser le libre et à détricoter la version PS-Ecolo-PTB du décret Glatigny (finançabilité et critères de réussite des étudiants dans le supérieur). Le “Pacte d’excellence” dans sa version actuelle sera revu pour devenir un “Pacte de confiance pour un enseignement d’excellence”.

Le MR et les Engagés ont conclu un accord sur les Déclarations de politique régionale et de politique communautaire, ont-ils annoncé jeudi, avant une conférence de presse associant les présidents des deux partis, Georges-Lous Bouchez et Maxime Prévot, pour en présenter les grandes lignes.

Maxime Prévot a annoncé la volonté pour la coalition MR-Engagés de “fusionner l’ensemble du réseau officiel, pour pouvoir évoluer demain avec le réseau officiel restructuré d’un côté, et le libre de l’autre” (enseignement organisé par Wallonie-Bruxelles Enseignement et enseignement officiel subventionné). “S’agissant du libre, nous allons consacrer le principe que un enfant égale un enfant, quelque soit la chaise sur laquelle il est assis. Nous allons faire en sorte qu’il y ait les mêmes interventions de taux de financement – pour les élèves comme pour les infrastructures – dans les deux réseaux.”  Le coût de cette revalorisation du libre sera étalé sur une trajectoire de dix ans. L’ancienneté des professeurs ne sera par ailleurs plus dépendante du réseau.

 

“Pacte de confiance pour un enseignement d’excellence”

Maxime Prévot dit aussi que le prochain gouvernement veut largement revoir le “Pacte d’excellence”, renommé “Pacte de confiance pour un enseignement d’excellence”, et “ce n’est pas cosmétique du tout”, précise Georges-Louis Bouchez, en prenant en considération les “nombreux hiatus et malaises” exprimés. Quant au décret réglementant le parcours de l’étudiant dans l’enseignement supérieur, qui avait été revu par une majorité alternative PS-Ecolo-PTB en fin de législature, un débat sera ouvert pour en revenir à la version “Glatigny”, voire à une annualisation du parcours de réussite tel qu’il existait il y a plusieurs années dans le régime dit Bologne. “La version PS-PTB- Ecolo ne restera pas en l’état, ce n’est pas une surprise”. Le président des Engagés a également annoncé la fin de l’enveloppe fermée pour l’enseignement supérieur, même si ce ne sera pas open bar“. Enfin, la troisième secondaire, dernière année du tronc commun, intégrera déjà des choix de filières d’orientation, afin d’éviter un décrochage précoce de l’élève qui ne serait pas orienté assez tôt vers ce qui fait sens pour lui, selon le programme gouvernemental des deux partis.

L’enseignement en alternance (à l’école et en entreprise), éclaté entre la Fédération Wallonie-Bruxelles et la Région, relèvera d’un processus de codécision entre les deux exécutifs afin de dépasser les blocages actuels.

Sur le plan philosophique, le futur gouvernement fera en sorte que l’heure hebdomadaire d’Éducation à la philosophie et à la citoyenneté dans l’officiel comprenne des activités consacrées au dialogue interconvictionnel et l’apprentissage de l’histoire des courants religieux. L’Éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS) ainsi que son guide seront “évalués”. Relevant d’une question de santé mentale et de bien-être de l’élève, l’usage du smartphone sera proscrit en primaire, tandis que les écoles du secondaire seront incitées à interdire son utilisation à des fins récréatives jusqu’à la fin du tronc commun.

 

Réduction du nombre de ministres

Point cardinal de l’accord: le budget, alors que l’endettement wallon atteindra 41 milliards d’euros en 2025. “Il fallait des mesures pour réduire cet endettement”, a d’emblée affirmé le président des libéraux. Un effort sur dix ans est annoncé, “dans une démarche de responsabilité et non d’austérité pour qu’il y ait encore des lendemains prometteurs”, a enchaîné Maxime Prévot.

Dans le détail, “le gouvernement wallon, conjointement avec celui de la Fédération Wallonie-Bruxelles, veillera à l’intégration d’une règle d’or budgétaire dans le cadre d’un corpus légal et réglementaire commun sur un horizon de dix ans. Dans ce cadre, le gouvernement wallon veillera à faire converger le ratio dette/recettes vers un niveau de 180%, qui ne pourra ensuite plus être dépassé, sans qu’une procédure de rattrapage ne se mette en œuvre”, peut-on lire dans la DPR. “Une dérogation temporaire au plafond du ratio dette/recettes sera prévue dans le mécanisme, en cas de récession économique sévère, de catastrophe naturelle ou d’autres événements exceptionnels et imprévisibles nécessitant une réponse budgétaire urgente”, précise-t-elle toutefois.

À côté du budget, la DPR comporte également un important chapitre consacré à la gouvernance, avec en point d’orgue une réforme électorale au terme de laquelle les listes électorales seront constituées au niveau des provinces et non plus des circonscriptions. L’effet dévolutif de la case de tête et la suppléance passeront également à la trappe. Le gouvernement MR-Engagés proposera en outre de remplacer, à partir de 2030, les conseils provinciaux par un collège des bourgmestres. Cette proposition, qui signe la fin des provinces en tant que niveau de pouvoir politique, sera soumise à consultation populaire régionale.

Parallèlement, les gouvernements wallon et de la FWB ne comporteront plus que 10 ministres, contre 13 actuellement, et la taille des cabinets sera réduite de 10%. “On va aussi abandonner le principe du ‘gold-plating’. Désormais, on fera ce que l’Union européenne nous demande mais pas davantage”, a encore indiqué M. Bouchez.

“Les synergies entre la Fédération Wallonie-Bruxelles et la Région wallonne seront renforcées par une coordination accrue, des ministres dits ‘à double casquette’ et des gouvernements conjoints. Il y aura ainsi maximum dix ministres au total des deux entités. Les présidents des deux partis n’ont pas encore pu dire s’il n’y aurait qu’un seul ministre-président pour la Région et la Fédération. Ce sera décidé lundi, lors du dévoilement du “casting” ministériel, après les congrès de participation des partis qui se tiendront ce week-end. En outre, le nombre total de membres des cabinets ministériels sera diminué de 10%. Des transferts de compétences intra-francophones sont aussi envisagés: les infrastructures sportives et celles de la petite enfance pourraient être transférées à la Fédération, qui gère déjà les sports et l’enfance. Le patrimoine culturel pourrait lui être régionalisé pour rejoindre la compétence du patrimoine. MR et Engagés promettent aussi “un choc administratif pour un service public plus efficace”.

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11 juillet 2024 - 19h27
Modifié le 12 juillet 2024 - 15h43