Faut-il se passer des mutuelles ? “On se demande quel est le rôle précis des mutuelles aujourd’hui”
Le président du MR a récemment proposé dans une interview sur Bel RTL l’idée d’une réforme des mutuelles, en raison d’un système actuel qu’il qualifie de “vestige du passé qui n’a pas toujours montré son efficacité”. Alors, faut-il se passer des mutuelles actuelles ? Le débat est lancé dans + d’Actu.
Pour en discuter, Fabrice Grosfilley reçoit Jean-Pascal Labille, secrétaire général de Solidaris, et Mathieu Bihet, délégué général du MR. Jean-Pascal Labille a lancé le débat en indiquant qu’il avait invité Georges-Louis Bouchez à suivre durant une journée les travailleurs d’une mutualité : “Pour montrer ce que mes nombreux et nombreuses collègues font comme travail”. Mathieu Bihet lui répond qu’à son sens, la réforme proposée doit concerner le champ d’actions des mutuelles : “Quand je vois que des mutuelles proposent d’aider aux autoécoles, cela ne concerne pas à mon sens le rôle essentiel d’une mutuelle. (…) On ne conteste pas le travail qui a été fait. On se demande si c’est le rôle des mutuelles aujourd’hui de travailler dans tous ces secteurs”.
Mathieu Bihet se demande pourquoi les mutuelles servent d’intermédiaires sur certaines indemnités : “La société doit-elle être encore pilarisée ? Les mutuelles, c’est un coût d’un milliard pour l’État”, estime-t-il. “C’est du grand n’importe quoi”, répond Jean-Pascal Labille. “L’activité essentielle des mutuelles, ce sont les soins de santé. (…) Nous gérons un budget total de 40 milliards, nous avons donc 2,5% de frais de fonctionnement. Dans les pays voisins, les Allemands et les Néerlandais ont essayé de se passer des mutuelles et ça a été une explosion des cotisations et des frais de fonctionnement”.
“On recherche une meilleure efficacité. Je comprends que M. Labille soit moins serein : les mutuelles ont peur de la réforme qui pourrait être menée mais on veut que cette réforme soit menée avec les mutuelles”, affirme Mathieu Bihet. “On a déjà fait des économies, et on participe à un meilleur accompagnement des gens. On a signé un pacte d’avenir avec les mutuelles avec le gouvernement précédent. Je n’ai peur de rien et je suis serein”, conclut Jean-Pascal Labille.