7 parents seuls sur 10 éprouvent des difficultés à trouver un logement à Bruxelles
Selon une étude réalisée en septembre 2021 par la Ligue des familles, 7 familles monoparentales sur 10 auraient des difficultés à se loger. Pour parler de cette précarité qui touche ces familles, d’Alexandra Woefle, chargée d’études chez la Ligue des familles était l’invitée du 12h30.
1150 parents bruxellois et wallons ont été interrogés pour répondre à cette enquête. Si celle-ci date un peu, il semble que la situation ait empiré, notamment en raison de la crise sanitaire. Pour beaucoup de parents seuls, retrouver un logement est un vrai parcours du combattant.
Selon l’étude de la Ligue des familles, 14% de l’échantillon interrogé explique avoir attendu plus d’un an pour trouver un logement décent et stable, et plus de la moitié décrit cette période de “difficile.”
En Région bruxelloise, 1 famille sur 3 est monoparentale et 86% sont des femmes. Les propriétaires sont frileux quant à louer à un parent seul, et les personnes de l’étude confirment subir des discriminations à ce propos. Alexandra Woelfe explique pourtant que : “Le logement est la première sécurité donc un papa ou une maman seule paiera son loyer en priorité, quitte à se priver sur une autre chose comme les loisirs” avant d’ajouter : “Ce n’est pas parce que les familles disent qu’elles ont des difficultés à payer, qu’elles ne payent pas à temps.”
Cercle vicieux
Selon l’étude, beaucoup de parents seuls consacrent plus de la moitié de leur revenu au loyer. Alexandra Woelfe explique donc en quoi c’est le serpent qui se mord la queue : “Les parents nous décrivent trois difficultés : le manque de revenus, le manque de temps pour jongler entre vie familiale et vie professionnelle et trouver un logement abordable. Ainsi, ils ne peuvent pas augmenter leur charge de travail, et sans augmenter leurs revenus, ils n’ont pas accès à des logements décents.”
La Ligue des familles demandent l’introduction d’un supplément familles monoparentales dans les allocations familiales à partir d’un enfant, contre deux aujourd’hui. De plus, elle espère la construction de davantage de logements sociaux, et l’instauration d’un coupon séparation, qui comprendrait soit cinq séances gratuites chez un psychologue, chez un avocat ou chez un médiateur, car : “Ces familles doivent être accompagnées au moment des séparations.”
■ Interview d’Alexandra Woefle, chargée d’études chez la Ligue des Familles était au micro de Murielle Berck et Jim Moskovics