Expulsion des demandeurs d’asile à l’ULB : Annemie Schaus dénonce l’inaction “d’un gouvernement criminel”
La rectrice de l’ULB, Annemie Schaus, dénonce dimanche soir dans une lettre ouverte publiée sur le site du journal Le Soir, et envoyée à l’ensemble de la communauté de l’université libre, l’inaction du gouvernement quant à ses obligations d’accueil des demandeurs d’asile.
Vendredi, une centaine d’entre eux se sont tournés vers l’université après avoir été refoulés du site du futur centre de crise fédéral. Ils ont également dû être délogés du campus du Solbosch.
► VOIR AUSSI : Des demandeurs d’asile occupent un bâtiment de l’ULB
“Je suis outrée et blessée au plus profond de moi d’avoir dû, vendredi, appeler les autorités communales et la police pour libérer des bâtiments et les rendre à leur fonction première“, explique la rectrice.
“L’ULB a, à plusieurs reprises, accueilli des centaines de demandeurs d’asile et leur a offert des soins et des services – toutes choses que, normalement, l’État doit assumer“, rappelle-t-elle aux membres du gouvernement fédéral à qui s’adresse la lettre. “Vous vous plaignez du manque de moyens dont vous souffrez…, pensez-vous sérieusement que l’ULB est plus riche que l’État que vous gouvernez? Mieux outillée? Plus compétente?”
► VOIR AUSSI : Le collectif à l’origine de l’occupation du gymnase de l’ULB ne comprend pas l’expulsion: “On est en colère et choqués”
Mme Schaus dénonce que le gouvernement “maintient encore et toujours dans la rue” les demandeurs d’asile “malgré l’arrêt en référé du Conseil d’État” qui ordonnait de suspendre immédiatement une décision contraire à la loi.
“Dans quels pays voit-on un gouvernement s’asseoir sur ces principes? Nier des milliers de décisions de justice qui vous rappellent vos obligations européennes et internationales? (…) En ne respectant pas les lois dont il doit être le garant, votre gouvernement est criminel. C’est la définition du crime : enfreindre la loi. Vous l’enfreignez tous les jours“, dénonce-t-elle, accusant également le gouvernement de prêter main fort à l’extrême droite par sa gestion de l’accueil.
Belga – Photo : Belga / Virginie Lefour