“Et maintenant, on fait quoi ?”, un groupe d’universitaires propose une série de plans B pour la formation bruxelloise
Invité ce matin dans Bonjour Bruxelles, Guillaume Delvaux, doctorant en droit constitutionnel à l’UCLouvain, a évoqué un papier publié par un groupe d’universitaires. “Et maintenant, on fait quoi ? Pistes de solutions à la crise bruxelloise” propose plusieurs plans B à la crise politique que connaît la région bruxelloise depuis neuf mois déjà.
Des personnalités en droit constitutionnel, en philosophie économique ou encore des politologues, issus de l’UCLouvain, la VUB et de l’ULB, publient aujourd’hui un papier regroupant une série de pistes pour sortir de l’impasse de la formation bruxelloise.
Parmi ces académiques, il y a Guillaume Delvaux, doctorant en droit constitutionnel à l’UCLouvain. Si plusieurs pistes sont avancées aujourd’hui, il assure que les académiques “espèrent sortir de ce blocage via la solution classique, à savoir un gouvernement qui recueille la double majorité au Parlement et qui est composé de partis politiques.”
Mais voilà, après neuf mois de blocage, les doutes quant à la faisabilité de cette solution classique grandissent. Des plans B sont donc proposés par ce groupe d’universitaire. “Ils sont moins souhaitables sur le plan pratique ou sur le plan des principes, parce qu’ils sont plus précaires, plus difficiles à mettre en place ou parce qu’ils sont moins légitimes d’un point de vue démocratique“, précise Guillaume Delvaux.
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Parmi ces pistes, il y a la possibilité de faire appel à la participation citoyenne, ce que les universitaires appellent la situation “irlandaise”. Une solution qui posséderait deux vertus, selon le papier publié ce matin. “Les points de blocage pourraient être soumis à des commissions délibératives. Ces panels pourraient aussi permettre de recréer du lien entre les Bruxellois et leur représentant, alors que la situation actuelle favorise la méfiance envers le politique“, explique le doctorant.
Autre piste, la formation d’un gouvernement “d’union régional”. Concrètement, l’ensemble des partis bruxellois s’uniraient pour répondre aux affaires urgentes de la région, dont le budget. Mais pour cela, il faudrait que tous les partis partagent le constat d’une situation de crise et mettent leurs divergences de côté avant de reprendre de vraies négociations.
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Les experts pourraient aussi jouer un rôle dans ces plans B. Un gouvernement “technique” pourrait notamment sortir Bruxelles de l’impasse. “Cela s’est déjà vu en Italie. Durant une période relativement courte, on dépolitise la gestion de la crise et on laisse d’autres personnes gérer cela. Que ce soit des académiques, mais aussi des personnes venant des administrations, du secteur privé ou encore des capitaines d’entreprises. Notre note insiste aussi sur la possibilité d’inclure des représentants de la société civile“, développe Guillaume Delvaux. Une variante dans laquelle experts et politiques cohabitent est également avancée.
Ces différentes pistes ont été soumises aux formateurs Christophe De Beukelaer (Les Engagés) et Elke Van den Brandt (Groen), dont la mission est encore prolongée cette semaine.
■ Interview de Guillaume Delvaux, doctorant en droit constitutionnel à l’UCLouvain, au micro de Fabrice Grosfilley dans Bonjour Bruxelles