Estelle Ceulemans (FGTB) : “Une prime pour les travailleurs du secteur de la santé, cela ne suffira pas”

Estelle Ceulemans, secrétaire générale de l’interrégionale bruxelloise du syndicat FGTB, était l’invitée de Fabrice Grosfilley dans Toujours + d’Actu, ce mercredi.

Elle est d’abord revenue sur l’éviction de Robert Vertenueil de son poste de président de la FGTB. Il est remplacé ad interim par Thierry Bodson, qui a déjà annoncé qu’il allait se porter candidat pour la future élection prévue après l’été : “Je ne pense pas que cette arrivée de Thierry Bodson soit un virage à gauche. La FGTB reste toujours bien ancrée à gauche. Il y a une certaine radicalité qui va s’installer avec Thierry Bodson, mais je pense que nous sommes déjà dans une certaine radicalité par rapport à ce qui s’annonce”, dit Estelle Ceulemans. “Cette radicalité sera avant tout pour défendre les travailleurs, qui ont bien réagi pour continuer à faire tourner ce pays malgré la crise”.

Concernant Robert Vertenueil, la secrétaire générale bruxelloise estime que l’interview de l’ex-président avec le président du MR Georges-Louis Bouchez n’était “pas un souci”. “Le problème vient du fait que Robert Vertenueil et le président du MR se sont réunis et ont annoncé ensemble vouloir conclure un pacte social. Or, il faut un mandat de la part des instances pour s’engager. Il y avait aussi un malaise plus profond concernant Robert Vertenueil. Mais j’ai une pensée pour lui et je ne remets en aucun cas en cause son engagement sincère et sa loyauté qu’il a toujours envers la FGTB”, ajoute-t-elle.

“Un risque de faillites en cascade”

Par rapport aux futures négociations qui s’annoncent suite à la crise sanitaire, Estelle Ceulemans se veut claire par rapport à la position de la FGTB, notamment concernant le secteur des soins de santé : “Les récompenses pour les travailleurs en première ligne, cela ne suffit pas. Il y a eu énormément des coupes budgétaires dans le secteur de la santé, et il y avait déjà des mouvements récurrents avant la crise. Il ne faut pas seulement une prime, il faut les soutenir et renforcer ce secteur”.

Interrogée sur la crise économique qui s’annonce et les récentes annonces de faillites à Swissport ou Brussels Airlines, Estelle Ceulemans confirme une crainte d’une grande perte des emplois : “Il faudra sans doute prolonger le chômage temporaire pour les activités qui ne pourront pas redémarrer plein-pot. C’est une mesure de soutien à l’économie, il ne faut pas l’oublier. Mais il ne faudrait pas non plus que le chômage temporaire serve de cache-sexe. Il y a un risque de faillites en cascade en cas d’arrêt du chômage temporaire”.

■ Interview réalisée par Fabrice Grosfilley dans Toujours + d’Actu.

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10 juin 2020 - 15h20
Modifié le 10 juin 2020 - 15h45