Les refuges pour animaux et les associations saturés par les demandes
Les chats sont nombreux dans les rues de Bruxelles.
Comme chaque année, la période estivale est un moment compliqué pour les refuges pour animaux. À Bruxelles, ils sont actuellement tous complets. “Nous recevons une dizaine d’appels par jour pour des chats et trois quatre par jour pour des chiens“, nous explique-t-on au refuge Veeweyde basé à Anderlecht. “Malheureusement, nous ne pouvons pas y répondre favorablement“. Même constat au refuge Help Animals, également situé à Anderlecht, où on fait état “d’une liste d’attente très importante“.
Ce pic de saturation s’explique majoritairement par la baisse du nombre d’adoptions, renforcée par les départs en vacances. Mais cette raison n’explique pas à elle seule ce phénomène. “Depuis la crise du Covid-19 puis la hausse du coût de la vie, nous remarquons une nette baisse“, constate Ludivine Nolf, chargée de communication au refuge Veeweyde.
Pourtant, en juin dernier, le ministre bruxellois du Bien-être animal Bernard Clerfayt (DéFI) annonçait que le nombre d’animaux dans les neuf refuges bruxellois avait diminué de 40% entre 2019 et 2022. “Effectivement, nous accueillons moins d’animaux, mais ce n’est pas pour autant que la demande diminue“, pointe Ludivine Nolf. Les nouvelles normes imposées par Bruxelles-Environnement – qui demandent notamment des tailles de cage et des niches plus grande – ont poussé ce refuge à entamer d’importants travaux, engendrant par conséquent une baisse des places disponibles.
Cette situation fait craindre aux refuges une hausse du nombre d’abandons sauvages qui, pour rappel, sont punissables par la loi.
“Nous sommes arrivés à un stade historique”
Au-delà des refuges, les associations ne parviennent pas non plus à faire face aux demandes de prise en charge. C’est notamment le cas de l’ASBL Ever’y cat. “Nous sommes arrivés à un stade historique où l’on refuse entre vingt et quarante interventions par jour. Que ce soit des citoyens qui nous appellent parce qu’ils voient des chats abandonnés dans leur jardin qui ont fait des portées, des gens qui veulent liquider leur propre chat ou la police qui nous appelle pour un décès”,
Actuellement Ever’y cat s’occupe de plus de 280 chats. Une trentaine sont hébergés dans les locaux de l’association, les caves de la maison familiale. Les autres sont placés dans des familles d’accueil en attente d’adoptions, moins nombreuses pendant les vacances.
La stérilisation des chats est pourtant obligatoire, mais elle est loin d’être généralisée. Alors cette association lance un cri d’alarme : les subsides qu’elle reçoit ne lui permet plus de remplir ses missions et elle demande un plus grand soutien des pouvoirs publics.
► En Immersion | Chez Help Animals (27/01/2023)
V.d.T. – Photo : BX1
■ Un reportage de Jean-Christophe Pesesse, Béatrice Broutout et Laurence Paciarelli