Cinq sans-papiers attaquent l’État belge : environ 150 personnes manifestent leur soutien

Environ 150 personnes, selon les organisateurs, se sont rassemblées sur la place Poelaert à Bruxelles face au palais de justice, mercredi matin, pour soutenir une action judiciaire intentée par cinq sans-papiers, anciens grévistes de la faim.

Des sans-papiers, anciens grévistes de la faim, et des représentants d’associations de défense des droits des étrangers se sont mobilisés mercredi matin devant le palais de justice de Bruxelles, pour rappeler que “les droits des personnes sans-papiers ne sont pas une monnaie d’échange politique“.

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Occupation du Béguinage

En 2021, 475 sans-papiers ont occupé le Béguinage, l’ULB et la VUB à Bruxelles, pendant six mois, pour demander la régularisation de leur séjour. Ils ont ensuite fait la grève de la faim pendant soixante jours. Selon eux, un accord a été trouvé le 21 juillet avec le secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, Sammy Mahdi.

► Notre dossier complet sur la grève de la faim des sans-papiers

Cet accord garantirait une recevabilité d’office des demandes de régularisation, un traitement prioritaire et rapide des dossiers déposés par les grévistes de la faim et la prise en compte garantie de certains critères comme la durée du séjour en Belgique, une bonne intégration, la présentation d’une promesse d’embauche, etc.

L’État belge conteste l’existence d’un accord

Or, à l’heure actuelle, seule une centaine de dossiers a été traitée et la majorité des décisions rendues sont négatives, déplorent les grévistes de la faim. Face à cette situation, les avocates de cinq sans-papiers ont demandé, mercredi matin, au tribunal civil de Bruxelles en référé, d’ordonner à l’État belge de suspendre les décisions refusant la régularisation de séjour en Belgique de leurs clients. Selon elles, l’État, via son secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, Sammy Mahdi, n’a pas respecté l’accord datant de juillet 2021.

Cependant, l’avocat de l’État a contesté l’existence d’un tel accord. Me Konstantin de Haes, a parlé de “malentendu”, contestant l’existence même d’un tel accord. “Je pense que le secrétaire d’État n’a rien dit d’autre que de pousser ces gens à introduire leur demande“, a-t-il dit.

Le juge a à présent un mois pour statuer.

Avec Belga/Photos : Marie-Noëlle Dinant (BX1)

■ Reportage de Marie-Noëlle Dinant, Nicolas Scheenaerts et Apolline Feron.