Enseignement qualifiant : des frais jusqu’à 1000 euros

À quelques jours de la rentrée, la Ligue des familles tire la sonnette d’alarme : les élèves de l’enseignement technique et professionnel font face à des frais scolaires exorbitants, qui dépassent parfois le millier d’euros. Or, ces filières accueillent principalement des jeunes issus de familles aux revenus plus faibles.

Près de 110 000 élèves, soit 48 % des jeunes inscrits dans le secondaire à partir de la 3e, suivent un cursus technique ou professionnel en Fédération Wallonie-Bruxelles. Une proportion qui augmente au fil des années, si bien qu’en 5e et 6e secondaire, moins de la moitié des élèves sont encore dans l’enseignement général.

Mais ces filières concentrent aussi les familles les plus fragilisées économiquement. “Parmi les 10 % des élèves de 16 ans les plus aisés, 1 sur 5 est inscrit dans l’enseignement qualifiant, alors que parmi les 30 % les plus précaires, ils sont 1 sur 2”, rappelle la Ligue des familles.

Des frais qui explosent

Selon une enquête menée auprès de 541 familles, les dépenses liées au matériel scolaire atteignent rapidement plusieurs centaines d’euros.

  • 300 € en moyenne pour les fournitures classiques (cahiers, livres, calculatrice, vêtements de sport, etc.), une somme qui grimpe jusqu’à 700 € si un cartable ou un ordinateur doivent être remplacés.

  • Plus de 400 € pour l’outillage et les équipements de protection. “Des parents nous parlent d’un casque de soudure électrique coûtant 90 €, de chaussures de sécurité à 100 €. Cela chiffre très vite”, explique Merlin Gevers, chargé d’études à la Ligue.

  • 353 € en moyenne pour le matériel informatique spécifique à certaines options (infographie, DAO, etc.), comme la suite Adobe ou des ordinateurs puissants.

À ces frais s’ajoutent encore des consommables, des manuels spécialisés, des sorties pédagogiques indispensables à la formation (135 € par an en moyenne) ou même des frais d’internat pouvant atteindre près de 3 000 € par an. “Bien que ces frais soient très élevés, ce relevé n’est pas exhaustif”, insiste Merlin Gevers.

Des parents pris au dépourvu

Près d’une famille sur deux (46 %) affirme ne pas recevoir d’estimation des frais en début d’année, alors que la loi l’impose aux établissements. Et lorsqu’une estimation est communiquée, elle reste souvent incomplète.

“Ces frais varient fortement d’une option à l’autre. Ils sont parfois si élevés qu’ils contraignent les choix d’orientation des élèves et empêchent des vocations”, alerte encore Merlin Gevers.

La gratuité scolaire réclamée

Pour la Ligue des familles, il est urgent de reprendre la marche vers la gratuité scolaire, interrompue après l’instauration de la gratuité en maternelle et jusqu’en 3e primaire.

“Cela n’a aucun sens de s’arrêter au milieu des primaires : ni pour les familles, ni pour les écoles, qui doivent gérer deux systèmes différents. Il faut d’urgence, dès la prochaine rentrée, octroyer les fournitures scolaires dès la 4e primaire et accélérer la marche vers la gratuité pour couvrir le plus vite possible également l’enseignement secondaire”, souligne Madeleine Guyot, directrice générale de l’association.

La Ligue demande aussi que les fonds régionaux d’équipement soient adaptés pour soutenir davantage les écoles du qualifiant, et appelle à la reprise immédiate de l’inspection des frais scolaires, suspendue par la ministre Glatigny.

BX1
Résumé de la politique de confidentialité

Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous fournir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre les sections du site que vous trouvez les plus intéressantes et utiles.

Plus d'informations sur nos mentions légales