Enseignement : l’accompagnement personnalisé en primaire lancé à la rentrée 2022-2023

Le parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a donné son feu vert, mardi, au projet de décret visant à définir les modalités de la mise en œuvre de l’accompagnement personnalisé dans l’enseignement primaire dès l’année scolaire 2022-2023, parallèlement à l’entrée en vigueur progressive du tronc commun.

Le dispositif élaboré à l’initiative de la ministre de l’Éducation Caroline Désir (PS) vise à accompagner la réforme du tronc commun par l’organisation de périodes d’accompagnement personnalisé de l’élève tout en garantissant à chaque élève les mêmes apprentissages.

Le décret met un accent particulier à l’entame de la mise en œuvre de l’accompagnement personnalisé, en début de scolarité primaire. Il privilégie l’organisation de quatre périodes d’accompagnement renforcé dans les deux premières années du primaire, durant lesquelles culmine le taux de redoublement, de deux périodes pour les troisième et quatrième années primaires ; et d’une période en cinquième et sixième années primaires.

Des moyens d’encadrement supplémentaires – périodes AP – ont été prévus dans le cadre du Pacte pour un enseignement d’excellence pour faire bénéficier durant plusieurs périodes par semaine d’un co-enseignant/intervenant.

À cela seront assortis des moyens budgétaires nouveaux à hauteur de 38,8 millions d’euros destinés à couvrir les dispositifs de la première à la troisième secondaire. Un tiers des moyens sont réservés aux trois premières années du secondaire.

Une année de transition

Le dispositif sera mis en place progressivement. La prochaine année scolaire sera considérée comme une année de transition destinée à permettre aux écoles d’anticiper les conséquences des nouvelles dispositions en termes d’organisation.

Le décret prévoit plusieurs balises d’utilisation des moyens de l’accompagnement personnalisé afin de lui permettre de se traduire par une augmentation des pratiques de différenciation au plus près des besoins de chaque élève. Les dispositifs de différenciation et d’accompagnement personnalisé devront être décrits dans le plan de pilotage de l’école. La taille du groupe-classe pourra être réduite, mais seulement à titre temporaire via l’encadrement renforcé.

La prise en charge d’élèves hors du groupe-classe durant les périodes d’accompagnement personnalisé sera strictement limitée (e.a. pas de groupe homogènes permanents toute l’année et avec les mêmes élèves en difficulté). L’accompagnement personnalisé sera plus intense durant les premières années primaires.

Pour éviter des dérives dans l’utilisation des heures d’accompagnement personnalisé, il y aura un contrôle administratif strict de celles-ci.

Quid des moyens ?

Globalement, le parlement a accueilli favorablement le projet, même si les questions n’ont pas manqué sur les modalités de mise en œuvre effective, sur les moyens budgétaires, sur le personnel supplémentaire, et sur l’adaptation des dispositifs existants (Français Langue d’Apprentissage – FLA ; Dispositif d’Accueil et de Scolarisation des élèves Primo-Arrivants et Assimilés).

Selon Caroline Désir, le dispositif montera progressivement en puissance. On prévoit d’y consacrer 10 213 périodes et 424 ETP pour l’année 2022-2023 (pour les deux premières années primaires) ; 33 262 périodes et 1390 ETP l’année suivante ; et 39 763 périodes et 1 657 ETP en période de croisière.

Avec Belga – Photo : illustration BX1