Enfants en situation de handicap : la Ligue des familles plaide pour une école davantage inclusive

A l’occasion de la Journée internationale des personnes handicapées ce jeudi, la Ligue des familles publie une feuille de route visant à faire de l’école inclusive une réalité concrète d’ici 20 ans.

Les 38.000 enfants scolarisés dans l’enseignement spécialisé en Fédération Wallonie-Bruxelles (4,1% des enfants contre une moyenne européenne de 1,5%) ont tous des besoins spécifiques de types différents que les écoles ordinaires ne savent pour l’instant pas prendre en charge. “L’objectif de mettre fin à cette ségrégation et d’inclure tous les enfants dans l’enseignement ordinaire est une demande de plus en plus forte des parents, à condition évidemment que nos écoles s’adaptent à ces enfants“, souligne la Ligue des familles. Pour celle-ci, la Belgique ne remplit pas ses objectifs internationaux en la matière.

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En effet, notre enseignement est censé permettre à un élève en situation de handicap de bénéficier d’un enseignement ordinaire, moyennant des aménagements raisonnables (langue des signes, support en braille, enseignant de soutien, rampe d’accès, …). Cependant, dans les faits, ces élèves se retrouvent presque exclusivement dans l’enseignement spécialisé. En outre, “beaucoup de parents ignorent leur droit de demander à une école ordinaire de mettre en place des mesures concrètes“, pointe la Ligue. Or, des pays européens ont réussi le défi. En Italie, au Portugal et au Danemark par exemple, la quasi-totalité des enfants restent scolarisés dans l’enseignement ordinaire.

Une feuille de route pour une inclusion complète

C’est pourquoi la Ligue des familles dresse une feuille de route pour arriver à l’inclusion complète d’ici 20 ans. Celle-ci mentionne la nécessité avant tout de réaliser un cadastre des besoins spécifiques des élèves. A court terme (2021), il faut veiller à la formation continue des enseignants, à réformer le mécanisme d’orientation vers l’enseignement spécialisé ainsi qu’à la mise en place de “nouvelles structures qui aideraient les écoles ordinaires d’une région à accompagner les enfants à besoins spécifiques“. Ensuite, à moyen terme (2030) la Ligue plaide pour l’adaptation de la formation initiale des enseignants, l’augmentation de l’encadrement dans l’enseignement ordinaire ou encore des “classes de répit” dans les écoles ordinaires. Celles-ci permettraient de “prendre temporairement en charge un élève dont les besoins sont spécifiques lorsque l’enseignant n’est plus en capacité de le faire“. Enfin, à terme (2040), il faudrait prévoir de réaffecter le personnel des écoles spécialisées vers l’enseignement ordinaire et créer des classes spécialisées de dernier recours dans l’enseignement ordinaire, conclut la Ligue des familles, qui demande par ailleurs une concertation afin de concrétiser ces mesures.

Belga – Photo: Jean-Luc Flemal/Belga

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03 décembre 2020 - 09h52
Modifié le 03 décembre 2020 - 09h56