Elections communales: que se passe-t’il maintenant? Tout comprendre au jeu des coalitions
Le poste de bourgmestre ne revient pas toujours au parti qui a remporté le plus de siège, c’est comme cela que fonctionne notre système électoral. Pour choisir qui sera à la tête de la commune, il existe plusieurs scénarios.
Dans la situation la plus naturelle, le bourgmestre est celui qui a eu le plus de voix de préférence au sein de la liste qui est arrivée première aux élections. C’est le cas d’Emir Kir à Saint-Josse par exemple.
Mais ce n’est pas toujours le cas. Les coalitions peuvent s’accorder pour donner le mayorat au candidat arrivé premier d’une autre liste de leur majorité. Par exemple, à Ixelles, le MR était le premier de sa coalition, mais a laissé le mayorat au PS.
Le jeu des coalitions
Le but est, tout simplement, que suffisamment de partis s’entendent pour avoir plus de la moitié des sièges du conseil communal. Généralement, c’est le premier parti qui prend la main sur la coalition, comme le PS à la Ville de Bruxelles. Dans la plus grande commune de la capitale, où la coalition vient de se former, les socialistes se sont mis avec les libéraux et les Engagés. 16 sièges + 12 + 3, cela fait 31 sièges sur 49, la commune est donc gouvernable.
Mais, il arrive aussi que ce ne soit pas le cas et que ceux arrivés plus bas se coalisent pour éjecter le parti de tête. A Ixelles, par exemple, la nouvelle coalition a évincé le bourgmestre écologiste sortant Christos Doulkeridis, qui était pourtant arrivé premier.
Parfois, ce n’est pas bien compliqué
Il y a des communes où la coalition s’est donc formée très vite : Anderlecht, Berchem-Sainte-Agathe, Bruxelles, Etterbeek, Ganshoren, Ixelles, Jette, Saint-Gilles, Watermael-Boitsfort, Woluwe-Saint-Pierre aussi. Dans les autres, on y travaille encore.
Il y a une situation particulière à noter à Auderghem, Evere, Saint-Josse, Woluwe-Saint-Lambert et Koekelberg, où le bourgmestre sortant a obtenu une majorité absolue, mais veut ouvrir sa majorité à d’autres partenaires pour la renforcer.
Et ensuite, que se passe-t-il?
Le bourgmestre va devoir préparer un acte de présentation, un document qui va officialiser sa candidature comme bourgmestre. L’acte de présentation va devoir recueillir une double majorité de signatures, à la fois au conseil communal et au sein des élus de sa liste.
Le conseil communal ne sera enfin installé que début décembre. Il doit se tenir obligatoirement à partir du 1er décembre et endéans les 7 jours. Même si une coalition est déjà prête à se mettre au travail maintenant, elle doit attendre le nouveau conseil pour y prêter serment. Jusqu’à cette date, ou plus tard si les négociations traînent, bourgmestres, échevins et conseil communal sortant restent en affaires courantes.
Pour être bourgmestre, il y a une grande condition : avec la loi sur le décumul, il ne pourra plus cumuler avec d’autres postes. Certains vont donc devoir faire un choix, comme Vincent De Wolf, député bruxellois élu en juin et bourgmestre réélu dimanche à Etterbeek.
Les échevins
En parallèle, les coalitions travaillent au partage des portefeuilles des futurs échevins. Ceux-ci sont désignés au sein des élus des listes qui forment la coalition. On ne peut donc pas aller chercher un non-élu comme au fédéral.
Le plus souvent, ceux qui ont eu le plus de voix de préférence, les plus populaires, obtiennent un échevinat, mais ce n’est pas obligatoire. La compétence peut aussi jouer, tout comme la langue, si un échevin néerlandophone est nécessaire, par exemple.
Les échevins, seront validés à la majorité absolue par le conseil communal à partir du mois de décembre, dans l’idéal, le même jour que le bourgmestre.
■ Explications d’Arnaud Bruckner dans le 18h