Des riverains se mobilisent contre le chantier de la station de métro Toots Thielemans
Les commerçants et les riverains de l’avenue de Stalingrad ne sont pas convaincus par les promesses de la Ville de Bruxelles. Des mesures sont annoncées pour limiter l’impact des travaux de la future station de métro Toots Thielemans. Un chantier qui va durer entre 7 et 10 ans. Les manifestants qui se sont réunis ce matin prédisent la mort économique de leur quartier.
Plusieurs dizaines de commerçants et habitants du quartier de l’avenue de Stalingrad et du boulevard Maurice Lemonnier se sont mobilisés jeudi matin, au pied de la “Pasionaria”, une oeuvre d’art en forme de porte-voix donnant sur le boulevard du Midi à Bruxelles, pour montrer leur opposition à la construction de la station de métro “Toots Thielemans”.
Les commerçants ont exposé leurs marchandises et ont théâtralisé leur métier pour montrer tout le savoir-faire qui sera prochainement enfoui sous les travaux. Ils se plaignent d’un manque d’information et de transparence, notamment sur les travaux qui ont déjà été initiés. Ils défendent que ce projet est lourd et surtout qu’il n’est pas nécessaire vu que les trams et les métros passent à proximité, notamment à la gare du Midi. “On se demande pourquoi ils veulent faire un métro alors qu’il y a une station Lemonnier juste ici à 10 mètres“, questionne Ramal Youssef, gérant d’un salon de soins capillaires.
“On est là aussi pour défendre les commerçants qui vont tous chuter. Ca va être la même histoire qu’avec le piétonnier. Les trois quarts des commerçants vont fermer et des commerçants de luxe vont reprendre après les commerces laissés vacants“. Il estime les travaux déjà initiés et ceux à venir difficilement gérables: “avec le bruit et le sable qui passera dans les restaurants, ça sera insupportable pour les clients”.
“Ce projet touche à la porte sud du Pentagone, c’est-à-dire l’accès aux quartiers Sablon, Saint-Jacques, Marolle et la Grand-place“, souligne Nour Eddine Layachi, président de l’association des commerçants Stalem. “Le bureau d’études, qui s’est occupé de l’étude d’incidences, confirme une perte de chiffre d’affaire de 40 à 50% dans les années à venir avec ces travaux. On réalise des travaux qui auraient dû être effectués dans les années 60 avec des techniques des années 60 en 2019. Comme des camions vont sortir avec de la boue et du sable, l’attractivité du quartier va être impactée. (…) Ces travaux vont durer longtemps et ils risquent de faire disparaître tout le tissu économique du quartier.“.
Patrick De Corte, président de l’Union professionnelle des forains bruxellois, s’est joint au rassemblement. “Nous, les forains, nous sommes aussi inquiets“, explique-t-il. “La Foire du Midi est là depuis 135 ans. On attire énormément de monde. On parle d’une première phase de travaux qui va durer trois ans et d’une seconde de quatre ans. Donc, c’est sept ans minimum en tout avec une coupure de la foire en deux“.
► Reportage de Sabine Ringelheim et Frédéric De Henau
Belga