Des demandeurs d’asile ont installé un camp surprise à Flagey ce vendredi
Avec le soutien d’une dizaine d’associations (CIRE, Solidaris, MOC, FGTB, PAC, RWLP,…) une centaine de demandeurs de protection internationale, actuellement à la rue, ont décidé d’installer par surprise, un campement place Sainte-Croix, à Flagey, ce vendredi à 18h.
De nombreux citoyens et de nombreuses personnalités de la société civile étaient présents pour soutenir l’action et aider avec le montage. À la suite de plusieurs opérations, la situation à Bruxelles concernant les demandeurs d’asile devient compliquée et cela “explique ce nouveau campement, et le soutien de nombreux acteurs associatifs”, explique les associations.
Pour Amin, demandeur d’asile, à la rue depuis 6 mois : “Les autorités veulent à tout prix cacher les conséquences de leurs manquements aux lois, à leurs missions et à la dignité humaine. Alors, ici, le campement résiste et rend visible ce que l’État veut rendre invisible.”
Pour rappel, Nicole de Moor (CD&V), secrétaire en charge de l’immigration, annonçait suspendre l’accueil des hommes seuls dans le réseau Fedasil. Le Conseil d’État a annoncé de son côté, la suspension de cette décision, la jugeant illégale. Dans la même semaine, les demandeurs d’asile, qui occupent le bâtiment Toc Toc Nicole, rue de la Loi doivent le quitter prochainement, en raison des conditions de vie : l’eau et l’électricité sont coupées depuis trois mois.
Des solutions concrètes
Sacha, citoyenne solidaire, déclare : “Il n’y a pas de crise de l’accueil. Il y a un refus systématique d’accueillir en bafouant méthodiquement l’État de droit. Si le camp de la dignité est ici, c’est parce que le camp de la honte est chez eux.” À l’occasion de la journée sans voiture, un événement familial et festif est prévu au camp, avec au programme : rencontres, ateliers et concerts.
Les occupants du campement, ainsi que ceux qui les soutiennent, exigent que Nicole de Moor et le gouvernement, mettent en place des solutions, pour accueillir les hommes isolés dans le réseau Fedasil. Et en attendant, ils demandent des solutions d’urgence, pour éviter la rue.
“Des solutions existent. Nous les avons mises sur la table, il y a déjà des mois. Mais attention, la situation va bientôt devenir ingérable. Il faut maintenant que les autorités politiques choisissent leur camp. Celui de la répression ou celui de la dignité”, conclut Sotieta Ngo, directrice du CIRÉ.
E.D – Photo : S.M