Des consultations plus chères en vue ? Une logopède déconventionnée s’explique

Près de 60% des logopèdes en Belgique ont choisi de se déconventionner, principalement pour demander une revalorisation du secteur.

Depuis ce 1er août, les visites chez certains logopèdes risquent d’être plus chères. Près de 60% d’entre eux ont décidé de se déconventionner, ce qui leur permet d’appliquer leurs propres tarifs. Il s’agit pour la plupart d’afficher leur mécontentement par rapport à une nouvelle convention proposée par le gouvernement fédéral pour les années 2022 et 2023.

Cette nouvelle convention prévoit un montant de 29,28 euros par séance de minimum 30 minutes, alors que les associations de logopèdes réclamaient une revalorisation allant jusqu’à 33,40 euros par séance. Les logopèdes déconventionnés ont donc décidé de rejeter la proposition du fédéral et d’appliquer un prix par séance de 33,40 euros. Près de 4 euros de suppléments d’honoraire seront donc à charge du patient, pour un coût total de près de 10 euros par séance complète. Les patients à bas revenus bénéficiaires de l’intervention majorée ne sont pas concernés par cette augmentation, mais de nombreuses mutualités, comme la Mutualité Chrétienne ou Solidaris, s’inquiètent de cette hausse des tarifs.

Prendre en compte plus de pathologies

Karen Van Hees, logopède, explique que cette revalorisation du secteur est nécessaire : “La rédaction des bilans n’est pas pris en compte, pas plus que l’envoi des courriers aux mutuelles, les contacts avec les médecins…” Elle demande également que la convention propose la prise en charge de certaines pathologies jusqu’ici non remboursées : “Des pathologies ne sont pas toujours pas prises en compte comme le TSA (NDLR : trouble du spectre de l’autisme), certaines démences… On aimerait que ces pathologies soient prises en charge, car le suivi est nécessaire”.

Des nouvelles négociations avec le fédéral sont prévues en septembre, avec l’espoir pour les logopèdes que ces discussions aboutiront à une meilleure prise en compte des réalités de leur métier.

■ Reportage de Jean-Christophe Pesesse, Marine Guiet, Nicolas Scheenaerts et Laurence Paciarelli.