Début du procès d’un ingénieur biochimiste bruxellois soupçonné d’empoisonnement

La santé de la victime, un Ucclois d’une trentaine d’années, a commencé à se détériorer en août 2021.

Le procès de Jean-François G., un ingénieur biochimiste d’une trentaine d’années, prévenu pour tentative d’assassinat sur l’un de ses meilleurs amis, débutera mercredi à 09h00 devant le tribunal correctionnel de Bruxelles. L’homme est suspecté d’avoir empoisonné la victime au thallium en 2021. Ce poison détériore lentement les fonctions vitales et de manière irréversible.

La santé de la victime, un Ucclois d’une trentaine d’années, a commencé à se détériorer en août 2021, avait relaté la RTBF fin février. Le jeune homme, qui terminait alors ses études, a ensuite été hospitalisé, son état se dégradant de plus en plus. Ce n’est qu’en mai 2022 que les médecins ont diagnostiqué une intoxication au thallium et qu’un tube de crème pour le corps, infesté de ce poison mortel, a été trouvé dans les effets personnels du patient. Le thallium est un métal qui ressemble à du plomb et qui est utilisé notamment pour la fabrication de thermomètres.

La victime dans un état critique

Face à ce qui ressemblait à un empoisonnement par l’intervention d’un tiers, l’hôpital a contacté la police et une enquête a débuté. Elle a rapidement mené à l’un des meilleurs amis de la victime, un ingénieur biochimiste du même âge que celle-ci, vivant à Woluwe, issu tout comme elle d’un milieu social élevé.

Les enquêteurs ont découvert qu’il avait commandé, via le Web, une grande quantité de thallium, et l’analyse de son ordinateur a montré qu’il avait réalisé des recherches sur le Novitchok, l’agent neurotoxique qui aurait empoisonné l’opposant russe Alexeï Navalny.

Le 17 juin 2022, Jean-François G. a été inculpé de tentative d’assassinat et placé sous mandat d’arrêt, avant de bénéficier d’une détention sous la modalité du bracelet électronique. Le 19 mars dernier, il a été libéré à la suite d’une erreur de procédure.

Il nie toute implication dans cette affaire, affirmant avoir acheté le thallium pour exterminer des rats dans un ancien chalet de famille. Les expertises psychiatriques n’ont mis en évidence aucun trait de caractère pervers ou sadique.

Quant à la victime, elle subit toujours les effets dévastateurs et irréversibles du thallium, qui provoquent une dégénérescence du système nerveux. Son état de santé est critique.

Le mobile reste flou

Enfin, le mobile du crime reste flou. Les deux jeunes hommes issus de la haute bourgeoisie, tous deux de nationalité française et fils de hauts gradés dans l’armée, s’étaient connus sur les bancs du Lycée français de Bruxelles, à Uccle. Ils étaient presque inséparables depuis, partant régulièrement en vacances ensemble aux sports d’hiver et pratiquant le tennis dans le même club.

Belga

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17 juin 2024 - 12h33
Modifié le 17 juin 2024 - 12h33