Linkebeek en tête, démobilisation à Wemmel : les conséquences de la fin de l’obligation de vote dans les communes à facilités
Comme dans toutes les communes de Flandre, les habitants des six communes à facilités de la périphérie bruxelloise n’étaient pas obligés de se rendre aux urnes dimanche passé.
63,6% des Flamands se sont déplacés pour voter lors des élections communales dimanche dernier. Un taux jugé très faible par les observateurs du nord du pays. Dans les communes à facilités, la participation était un enjeu majeur et pouvait faire bouger les lignes en fonction de la mobilisation des différents groupes linguistiques. La participation moyenne dans les communes à facilités est de 64,9%.
Linkebeek championne de la participation
On peut donc observer de fortes disparités dans les taux de participation des communes à facilités de la périphérie. Les Linkebeekois ont été les plus motivés pour départager les listes menées par Yves Ghequière et Damien Thiéry, deux figures francophones de la commune (on comptait toutefois des néerlandophones dans la liste du bourgmestre). Il n’y avait pas de liste à forte connotation néerlandophone dans la commune, ce qui a peut-être eu un effet sur la participation.
Car, quand on observe les résultats en nombre de voix, on obtient quasiment les mêmes résultats qu’en 2018. La liste du bourgmestre, emmenée par Yves Ghequière, gagne 8 voix en six ans, et la liste emmenée par Damien Thiéry perd 16 voix. Des chiffres qui donnent l’impression que ceux qui avaient voté pour la 3e liste (Activ’) il y a 6 ans ont décidé de ne pas choisir et d’une démobilisation de l’électorat néerlandophone à Linkebeek.
► Lire aussi | Périphérie bruxelloise: un nouveau bourgmestre à Wezembeek-Oppem et un second mandat à Linkebeek
De gros mouvements à Wezembeek-Oppem
Wezembeek-Oppem est la commune où les résultats ont été les plus surprenants, avec la victoire de la liste Horizon de Nicolas Celis, qui obtient la majorité absolue. Cette liste bilingue, rassemblant des membres des Engagés, de l’Open VLD, d’Ecolo et des indépendants, obtient la majorité absolue devant la liste du bourgmestre, également bilingue.
En dernière position, la liste WOplus, liste néerlandophone, largement battue, n’aura plus qu’un siège au conseil communal, alors qu’elle en comptait cinq. Cela pourrait être le signe d’une démobilisation de l’électorat néerlandophone dans la commune.
Près d’un Wemmelois sur deux ne s’est pas déplacé
Avec 55,1% de participation, Wemmel est la commune où les habitants se sont le moins déplacés parmi les communes à facilités. Il s’agit aussi de la commune à facilités avec le plus faible taux de francophones. En Flandre, c’est également l’une des communes avec la paticipation la plus faible (2e après Eeklo avec 53,7%).
Cas particulier, l’équilibre politique de la commune ne change presque pas. La liste du bourgmestre néerlandophone perd un siège au conseil communal au profit de la liste IC-GB, c’est le seul mouvement au sein du conseil.
► Lire aussi | Wemmel : la Liste flamande du Bourgmestre l’emporte, la liste francophone IC gagne un siège
La seule vraie différence avec 2018 réside dans la légitimité du bourgmestre élu. En 2018, Walter Vansteenkiste avait été élu avec 1 790 voix de préférence. Cette année, Erwin Ollivier est élu avec 654 voix de moins (1 136 voix).
Status quo à Rhode et Drogenbos, le bourgmestre renforcé à Crainhem
Dans les trois autres communes, la participation est faible à Drogenbos, avec un taux de seulement 59,9 %, ce qui n’empêche pas le bourgmestre Alexis Calmeyn de maintenir la majorité absolue pour son quatrième mandat consécutif à la tête de la commune.
À Rhode-Saint-Genèse, deux citoyens sur trois se sont déplacés pour renforcer la liste du bourgmestre Pierre Rolin (72,7%, soit 3% de plus qu’en 2018) et offrir un triomphe à Sophie Wilmès en nombre de voix de préférence.
À Kraainem, le bourgmestre bilingue Bertrand Waucquez a été renforcé dans ses fonctions en obtenant une majorité absolue, qu’il n’avait pas en 2018. Dans cette commune, c’est donc une liste bilingue qui a été préférée à une liste à majorité francophone menée par le MR et DéFI.
On peut donc observer que dans plusieurs communes à facilités de la périphérie, ce sont les listes aux accents plutôt bilingues qui l’ont emporté, preuve peut-être d’une certaine paix communautaire dans les communes de la périphérie.
Rémy Rucquoi