David Leisterh refuse le compromis d’Elke Van den Brandt sur la LEZ : “Une proposition pernicieuse”
David Leisterh, le négociateur et formateur MR pour le futur gouvernement bruxellois – et par ailleurs candidat pour Watermael-Boitsfort lors des prochaines élections communales – était l’un des invités de Bonjour Bruxelles. Il répondait aux questions de Fabrice Grosfilley
Interrogé sur la proposition de compromis évoquée mercredi par la ministre sortante de la Mobilité Elke Van den Brandt (et actuelle négociatrice du côté néerlandophone) concernant le report de la prochaine phase de la zone de basse émission, David Leisterh n’entend pas aller dans son sens. “On ne peut pas en discuter, pour deux raisons. La première, je trouve cette proposition un tout petit peu pernicieuse. Maintenir la règle, mais ne pas l’appliquer… C’est de la vieille politique que, moi, je ne veux pas porter. Et puis deuxième raison : on doit avoir une clarté sur le timing. Le 1er janvier 2025, c’est demain. Le Parlement est saisi de plusieurs textes. Pas que le nôtre. Il y a une grosse majorité qui va dans ce sens là. Je rappelle aussi qu’on parle ici d’un report de deux ans. C’est juste un report, je pense qu’il y a déjà une base de compromis.”
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Le formateur libéral précise qu’il ne s’agit pas d’un report global de toute la politique de la zone de basse émission. “Cela n’a vraiment pas été discuté du tout, ce n’est pas dans notre intention. Ce qu’il faut voir, c’est la capacité des gens à assumer financièrement cette transition là et aussi la qualité de l’air.”
Concernant ce fameux report de deux ans de la LEZ, Elke Van den Brandt déplore qu’elle n’a pas été consultée et qu’il s’agit d’une décision unilatérale des partis francophones. “C’est un accord que l’on avait fin juillet, entre francophones. Il y a dans cet accord l’objectif d’envoyer un message clair aux Bruxellois le plus tôt possible. Pour prévenir les néerlandophones, il aurait fallu une majorité de leur côté… J’ai informé madame Van den Brandt avant de l’annoncer plusieurs jours avant“, répond David Leisterh.
A prendre une telle décision sans consulter les néerlandophones, n’est-il pas en train de jouer avec le feu communautaire ? “Je réfute l’argument communautaire. Je rappelle que notre texte est co-signé par les libéraux flamands, que le même texte, à peu près, a été déposé par les socialistes flamands. C’est idéologique, pas communautaire. Deuxième élément : la situation est unique. On n’a pas de majorité néerlandophone. A situation unique, il faut des réponses uniques. Ce n’est pas ma volonté de continuer comme ça des mois et des mois. Mais à un moment donné, il faut bien qu’on continue à avancer. J’appelle Elke Van den Brandt à revenir autour de la table, avec une majorité néerlandophone.”
Pour lui, Elke Van den Brandt doit discuter avec tous les partenaires qui veulent bien se mettre autour de la table, y compris les nationalistes flamands. “J’ai entendu la N-VA, Vooruit, l’Open VLD, plus Groen… cela fait quatre. Avec ça, je pense que ça peut faire un bel accord de gouvernement“, commente-t-il.
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Sur X, le président du MR Georges-Louis Bouchez a menacé dans la matinée de prendre “d’autres initiatives parlementaires“. “Elke Van den Brandt ne peut tenir Bruxelles en otage. Les bruxelloises et Bruxellois ont largement voté pour le report de la LEZ et le retours d’une véritable mobilité dans la région capitale. Si ce blocage perdure, le MR prendra d’autres initiatives parlementaires afin de mettre en œuvre les réformes choisies par les citoyens. En premier lieu, nous mettrons fin à Good Move au Parlement dans les prochaines semaines. L’immobilisme ne pourra jamais être notre choix.”
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Rédaction