Daniel Nsumbu reconnu coupable de l’assassinat de Dieudonné Bula dit “Dido”
La cour d’assises de Bruxelles a établi, dans la nuit de jeudi à vendredi, que Daniel Nsumbu a commis un meurtre sur la personne de Dieudonné Bula, en mai 2019, dans le quartier Matonge à Ixelles. Le débat sur la peine se tient aujourd’hui.
Dans un contexte de règlement de compte entre bandes urbaines, sept hommes étaient accusés de l’assassinat de Dieudonné Bula. L’un d’entre eux, Daniel Nsumbu a été reconnu coupable de meurtre avec intention de donner la mort. Une décision prise à partir des images de surveillance de la galerie qui témoignent de l’acharnement et de la violence des faits. Et c’est sans oublier les rapports du médecin légiste : le couteau a été enfoncé avec tellement de force qu’il a transpercé une côte, le foie et un rein de la victime.
La cour d’assise a par ailleurs reconnu cinq autres accusés coupables de coups et blessures volontaires et prémédités sur la victime, avec, pour l’un d’eux, la circonstance aggravante que ces coups et blessures ont entraîné la mort sans intention de la donner. Enfin, la cour a reconnu le septième et dernier accusé, qui faisait défaut, coupable d’un meurtre avec préméditation sur Dieudonné Bula.
Il a ensuite établi que Johan Bofane, qui fait défaut, était co-auteur de ce meurtre et qu’il a prémédité celui-ci, compte tenu du fait qu’il s’est rendu sur les lieux avec les mains gantées et muni d’un revolver. “Il a poursuivi la victime alors qu’elle était déjà blessée à la suite d’un coup de couteau, et il l’a frappée avec la crosse de son arme”, expose l’arrêt de la cour.
► VOIR AUSSI | Le procès de l’assassinat de “Dido” à Matonge en cours : les bandes urbaines remises en lumière
Quant à Maxime Kacou Koffi, le jury a considéré qu’il était coupable de coups et blessures volontaires prémédités, car il est arrivé sur les lieux armé d’une matraque. Le jury a retenu dans son chef la circonstance aggravante que les coups ont entraîné la mort sans intention de la donner parce que Maxime Kacou Koffi est intervenu dans la bagarre et a encore frappé la victime avec sa matraque alors qu’elle fuyait par la chaussée de Wavre.
Enfin, concernant les quatre autres accusés, Roger Balaka Wenge, Brito Da Silva, Ngimbi Massamba et Adri Nsumbu-Sengele, le jury a estimé qu’ils étaient coupables de coups et blessures volontaires prémédités, sans autre circonstance. Concernant la préméditation, les jurés ont retenu que les sept accusés se sont rendus ensemble à Matonge, “de manière concertée, pour en découdre”. Ils ont rappelé que ceux-ci sont arrivés en même temps sur place à bord de deux véhicules, lesquels ont été filmés dans le tunnel Stéphanie se suivant d’une seconde, et qu’ils sont ensuite entrés dans la galerie commerciale de Matonge, où les faits ont eu lieu, à quelques secondes d’intervalle, par les deux extrémités.
Rappel des faits
Dans ce procès, sept hommes étaient accusés d’avoir agressé mortellement Dieudonné Bula, surnommé Dido, le 26 mai 2019 vers 18h30, dans une galerie commerciale du quartier Matonge à Ixelles. Les images de caméras de vidéosurveillance montrent que ceux-ci sont arrivés en même temps sur les lieux des faits, à bord de deux véhicules. Dans le premier se trouvaient Daniel Nsumbu, Roger Balaka Wenge et Ngimbi Massamba. Dans le second se trouvaient Maxime Kacou Koffi, Brito Da Silva, Johan Bofane et Adry Nsumbu-Sengele. Les premiers sont entrés dans la galerie via la chaussée d’Ixelles tandis que les seconds y sont entrés via le square du Bastion.
Les images montrent également quelques minutes plus tard, la victime blessée en train de fuir la galerie. Elle est poursuivie par Daniel Nsumbu, qui lui porte des coups avec une chaussette lestée d’un poids et qui tient un couteau dans l’autre main, ainsi que par Johan Bofane, armé d’un revolver et lui donnant un coup de pied, et par Maxime Kacou Koffi qui lui donne un coup de matraque sur le dos.
Dido a reçu deux coups de couteau au niveau du flanc droit et de l’abdomen. Il est décédé à l’hôpital le lendemain des faits.
Ma. Ar. – Avec Belga – Photo : Belga/Hatim Kaghat
■ Chronique de Maël Arnoldussen dans le 12h30.