Fermeture du Fuse : riverains, patron et autorités réagissent
Selon les riverains, le problème des nuisances ne se limite pas à un seul voisin.
C’est une annonce qui a fait l’effet d’une bombe dans le milieu du monde de la nuit bruxellois. Le Fuse, célèbre nightclub situé dans les Marolles, a annoncé ce jeudi qu’il fermait ses portes après 29 ans d’existence. En cause ? Un litige de voisinage autour des normes sonores. Suite à plusieurs plaintes, l’administration régionale Bruxelles-Environnement a donné l’ordre immédiat à la discothèque de jouer de la musique à 95 dB maximum et de fermer ses portes à 2h du matin. “Il est impossible d’ouvrir un club dans ces circonstances”, ont réagi les gérants du club qui ont annoncé sa fermeture. Ceux-ci accusent plus précisément un voisin d’être à l’origine de cette situation.
“Mensonger et dangereux“, dénonce le comité de riverains ce vendredi par voie de communiqué qui fait été d’un mécontentement plus large. “Cela fait des années que les riverains du Fuse se plaignent du bruit mais aussi de toutes les sortes de nuisances que provoque l’exploitation d’une discothèque dans un quartier à dominance résidentielle. Malgré plusieurs plaintes et un recours contre leur permis d’environnement, l’administration communale ne s’est jamais interessée au sort des habitants du quartier, notamment parce que le Fuse dispose clairement d’un soutien politique tant au niveau communal qu’au niveau régional”, estiment-ils.
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Selon ce groupe de riverains, les nuisances ne sont pas seulement sonores. “Il s’agit aussi de nuisances sur la voie publique commises par les clients, de dégradation de l’espace public et des habitations et de trouble à l’ordre public.”
“Nous pensons que le Fuse n’arrêtera jamais d’exister. Pendant la période de crise sanitaire, ils ont continué d’organiser des évènements dans les bâtiments de Tour et Taxis. Si les riverains ont pu dormir à cette période là, c’est seulement grâce à la pandémie“, concluent-ils.
“Nous ne faisons qu’appliquer la loi”, assure Bruxelles-Environnement
“Nous comprenons les émotions qui entourent la fermeture du Fuse et nous contribuons à la recherche de solutions, mais nous ne faisons ni plus ni moins qu’appliquer la loi“, déclare Pascale Hourman, porte-parole de Bruxelles Environnement auprès de nos confrères de Bruzz. L’administration régionale s’appuie sur un un arrêté du gouvernement bruxellois entré en vigueur en 2018, qui rend les normes de bruit plus strictes pour les discothèques et les salles de concert, entre autres. Cet arrêté visait à protéger les citoyens contre la pollution sonore excessive et les lésions auditives, conformément aux normes de l’Organisation mondiale de la santé.
Selon Pascale Hourman, cinq plaintes de riverains ont été déposées contre le Fuse depuis 2014. Quatre de ces cinq cas ont été résolus.
Le Fuse a introduit un appel contre cette décision. Une décision est attendue le 25 janvier. En attendant, les portes du nightclub resteront closes. Une pétition lancée hier soir pour sa réouverture a déjà attiré plus de 22.000 signatures.
V.d.T. – Photo : C.P.
■ Reportage de Marie-Noëlle Dinant et Béatrice Broutout avec Séverine Rondeau