Crise de l’accueil : quelle répercussion sur les sans-abri à Bruxelles?

Demandeurs d'Asile Accueil Anderlecht - BX1

Le gouvernement bruxellois ne nie pas une saturation des lieux d’hébergement situés dans la capitale et souligne, une fois encore, qu’il revient à l’État Fédéral de créer des solutions structurelles pour les Demandeurs de Protection Internationale. “La Région bruxelloise supplée aux manquements de l’État.

Interrogé, au Parlement bruxellois, à l’heure des questions d’actualité par les députés Gilles Verstraeten (N-VA) et Marie Lecocq (Ecolo) sur l’occupation de lieux d’hébergements par des demandeurs d’asile et les répercussions sur les sans-abri, le ministre bruxellois Sven Gatz (Open Vld) a répondu au nom du ministre-président, Rudi Vervoort (PS) en déplacement en Afrique du Sud.

Mercredi, Bruss’help, l’organisme chargé de coordonner les dispositifs d’aide d’urgence et d’insertion aux personnes sans-abri en Région bruxelloise avait tiré la sonnette d’alarme, face au risque imminent d’une recrudescence du nombre de sans-abri dans les rues de la capitale en raison, notamment de la saturation des capacités additionnelles d’accueil transitoire des sans-papiers.

Une septantaine de personnes évacuées du Kaai, le long du canal, le 10 mars dernier en raison de problèmes de stabilité du bâtiment et de l’imminence d’un chantier ont ensuite occupé le futur centre de crise à Saint-Josse. Le gouvernement bruxellois précise qu’une solution de relogement a été proposée aux occupants le 14 mars, mais elle a été refusée.

Entretemps et à la suite d’un jugement du juge de paix de jeudi, en collaboration avec l’État Fédéral, notamment la Régie fédérale, le cabinet de Mme de Moor et Fedasil, la Région bruxelloise a donné mandat à une organisation encadrante d’ouvrir un lieu d’hébergement au plus vite pour 35 personnes, dans le cadre de la convention “Fedasil-Région de Bruxelles-capitale” du 8 décembre dernier.

2450 places pour les sans-abri

Par ailleurs, Fedasil s’étant engagé à prendre en charge jeudi et vendredi 35 Demandeurs de Protection Internationale (DPI) actuellement hébergés dans des structures dépendant de la Région, ces structures pourront prendre en charge un nombre équivalent de personnes. Quant à la présence des DPI en rue à Bruxelles en attente d’une place, le meilleur placé pour y répondre est Fedasil qui tient une liste chronologique de tous les demandeurs de protection internationale. Le dernier chiffre connu au début de la semaine était de 2.700 personnes, a ajouté Sven Gatz, lisant la réponse de Rudi Vervoort.

Selon celui-ci, la capacité d’accueil actuelle est de 1.696 places pour les DPI et de 2.450 places pour les sans-abri. “Je vous rappelle, comme j’ai déjà dit à maintes reprises ici qu’il revient à l’État Fédéral de créer des solutions structurelles pour les Demandeurs de Protection Internationale et que la Région bruxelloise supplée aux manquements de l’État. Comme déjà dit, nous avons aussi atteint nos limites dans nos capacités d’accueil” répète le gouvernement bruxellois.

Belga – Photo Belga