Coronavirus : sur les trois derniers mois, la surmortalité atteint les 50% à Bruxelles
Entre le 1er mars et le 31 mai, la Belgique recense près de 30% de décès en plus que la normale, rapporte Le Soir lundi, qui note encore que les femmes sont plus touchées que les hommes et que la Région bruxelloise est fortement touchée.
Sur les trois mois étudiés, on recense 36.271 décès “toutes causes confondues” (soit près de 400 décès par jour). C’est 8.100 victimes de plus que la moyenne 2015-2019, soit une augmentation de la mortalité de 28,8 %, selon les calculs opérés par le quotidien sur base des chiffres de l’Office national de statistiques Statbel.
Cette surmortalité démarre à la mi-mars, atteint un pic le 10 avril (jour où 674 décès sont recensés) puis finit par disparaître début mai. Ce pic de mortalité correspond en tout point à la vague de décès dus au coronavirus comptabilisés par les autorités sanitaires belges.
Bruxelles plus touchée
Bruxelles est la zone la plus touchée, avec une augmentation du nombre de décès de plus de 50% sur la période étudiée (3.530 morts). La densité de population, facteur aggravant le risque de transmission du virus, est l’une des explications avancées.
Le Soir a également fait l’exercice de regarder la surmortalité par commune. Ce sont les entités où la population est plus âgée que le taux est le plus important. Ainsi, Berchem connaît une augmentation du nombre de décès de 156%, Watermael-Boitsfort de 86%, Woluwe-St-Lambert de 81%. A l’inverse, Etterbeek ne connaît qu’une augmentation de 17% et Saint-Josse de 22%.
Les chiffres confirment aussi que ce virus a particulièrement frappé les aînés, avec une augmentation exponentielle du nombre de décès dans les couches d’âge supérieures. Pour les plus de 85 ans, on atteint ainsi une surmortalité de 44 %. C’est aussi la meilleure hypothèse dont on dispose pour expliquer que les femmes ont davantage été touchées par la crise que les hommes, avec une surmortalité de 30,5 % pour elles contre 27 % pour eux. Le virus a fait des ravages dans les maisons de repos, où, note le virologue Yves Van Laethem, “le public est majoritairement féminin parce que les femmes vivent plus longtemps”.
Belga – Photo: Nicolas Maeterlinck