Coronavirus : quelle situation dans les hôpitaux bruxellois ?
Dans quelle situation les hôpitaux bruxellois se trouvent-ils ?
Ce vendredi, la situation hospitalière dans la capitale est loin d’être idéale : selon les dernières données disponibles (en date du 9 novembre), 326 personnes étaient hospitalisées à Bruxelles (contre 191 un mois avant, le 9 octobre), et parmi elles 63 aux soins intensifs (55 un mois plus tôt). Les hospitalisations poursuivent donc leur ascension, avec notamment une hausse de 23% aux soins intensifs à Bruxelles, rapporte Steven Van Gucht, porte-parole interfédéral covid.
“Il y a plusieurs points relativement chauds pour l’instant, sans que Bruxelles ne se démarque négativement, comme elle l’a fait plusieurs fois dans le passé. Aujourd’hui, la situation est répartie entre les différentes provinces quant aux points les plus chauds“, explique également son pendant francophone Yves Van Laethem. Spécifiquement à Bruxelles, “cela semble plus stable qu’en Flandre, mais à un très haut niveau. A Bruxelles, il y a toujours un nombre d’hospitalisations assez élevé, mais il y a moins d’évolution que par exemple en Flandre où cela augmente vite. Bien qu’à Bruxelles, il y a aussi une petite augmentation, mais moins prononcée“, ajoute aussi Steven Van Gucht.
► Infographie | Contaminations, hospitalisations, vaccination : retrouvez notre bilan quotidien de la situation sanitaire à Bruxelles
Des hôpitaux bien remplis
Si l’on s’intéresse plus précisément à la situation de quelques hôpitaux importants de la capitale, ceux-ci ressentent particulièrement cette hausse de patients Covid.
Au CHU Saint-Pierre, “nos services sont très remplis, et on se trouve déjà dans une phase de gestion hospitalière plus élevée“, indique l’une des portes-parole, qui précise qu’une réunion se tient ce vendredi après-midi au sein du centre hospitalier pour discuter d’éventuels reports de soins et de suspensions de visites.
Du côté de l’UZ Brussel, la direction avait déjà tiré la sonnette d’alarme plus tôt, indiquant être passé depuis peu en phase 1A+, soit le fait de réserver un lit de soins intensifs sur trois au Covid (soit 12 lits pour l’UZ). Ce qui a déjà forcé l’hôpital jettois à reporter à plusieurs reprises une opération non-urgente par manque de lits de soins intensifs.
► Article | Un lit de soins intensifs sur trois réservé aux patients Covid à l’UZ Brussel (10/11/2021)
Une pénurie de soignants
Alors que les admissions pour une infection au Covid restent en augmentation, un autre facteur vient noircir plus encore le tableau hospitalier : la pénurie de personnel de soins intensifs. Selon une estimation rapportée par De Standaard ce vendredi, environ 5% des lits sont indisponibles dans le pays à cause de ce manque de personnel pouvant prendre en charge des patients Covid. Cette situation est également rapportée par Marcel Van der Auwera, le chef du département Aide d’urgence du SPF Santé publique et de l’Hospital & Transport Surge Capacity Comité.
► Article | Par manque de personnel, certains hôpitaux ferment des lits de soins intensifs (12/11/2021)
Selon des données récoltées par nos soins au cours des dernières semaines, plusieurs hôpitaux bruxellois font face à cette pénurie de personnel aux soins intensifs. Parmi eux, on retrouve notamment les hôpitaux Iris Sud, et plus particulièrement ses sites de Molière et de Bracops.
“Sur notre site, j’ai heureusement une équipe complète, il arrive parfois que j’ai quelques personnes malades qu’il faut remplacer mais comme toujours“, explique notamment Nicolas Ottermans, infirmier-chef des soins intensifs de l’hôpital d’Ixelles-Etterbeek, interrogé par notre équipe dans le cadre d’un reportage “En Immersion” dont la diffusion est prévue dans les prochaines semaines, “par contre sur les sites de Molière, il y a une pénurie de personnel de soins infirmiers, et Bracops un petit peu également“.
Pour expliquer cette pénurie, cet infirmier-chef évoque “des raisons multifactorielles : un manque habituel d’infirmiers sur le marché. Et avec le Covid, il y a quand même quelques infirmières qui ont jeté l’éponge, c’est fatiguant et stressant. Il y a une partie des infirmières qui ont carrément arrêté. Et une autre partie, c’est aussi le fait que les infirmières intérimaires ne sont plus disponibles sur le marché car elles sont occupées à faire de la vaccination pour la population, en quittant les soins intensifs. Ce qui est nettement mieux payé“.
ArBr – Photo : Belga (archives)