Coronavirus : le CST fait frémir la vaccination, alors que la 3e dose reste à la traîne

Une augmentation est visible dans les rendez-vous de vaccination en première dose, suite au CST, indique la COCOM. Et ce alors que la troisième dose reste à la traîne.

La Commission Communautaire Commune (COCOM) partageait cette information ce jeudi : l’introduction du Covid Safe Ticket, le 15 octobre, commencerait à avoir un impact sur la vaccination. En tout cas, les rendez-vous pris pour une première vaccination ont augmenté de 25%, par rapport au mois de septembre (à l’époque, le CST n’avait pas encore été instauré). “L’entrée en vigueur du Covid Safe Ticket semble inciter plus de Bruxellois à se faire vacciner“, note la COCOM.

Malgré tout, cette hausse des rendez-vous ne semble pas, dernièrement, se traduire en plus de vaccinations : “le nombre de nouvelles vaccinations en première dose, enregistrées ces trois derniers jours, est constant par rapport aux semaines précédentes“, notait hier la Commission communautaire Commune.

Reste que les autorités bruxelloises indiquent que la capacité des centres de vaccination a été adaptée à la hausse, “en raison de la venue des personnes de plus de 65 ans, qui reçoivent actuellement leur dose de rappel“.

► Article | L’entrée en vigueur du CST semble inciter les Bruxellois à se faire vacciner, selon la COCOM (21/10/2021)

Difficile, néanmoins, de lier avec une extrême précision la hausse des rendez-vous pour première vaccination à la mise en place du Covid Safe Ticket. Je ne sais pas si c’est seulement le CST ou si c’est le fait que les gens se rendent compte que nous vivons de nouveau une résurgence de l’épidémie et qu’il est peut-être temps de balayer les derniers doutes au vu des milliards de personnes ayant reçu le vaccin sans qu’on n’ait dénombré, de manière significative, d’effets secondaires suffisamment délétères”, explique Yves Van Laethem, spécialiste des maladies infectieuses et porte-parole interfédéral Covid-19, que nous avons interrogé lors d’un point presse organisé par le Centre de crise.

On a probablement un mix, comme dans tous les pays ayant introduit un CST d’implication, entre le fait que l’on se sent amené à être vacciné, parfois contre son gré par la réalité des choses et de la vie quotidienne, et peut-être aussi, je l’espère, par une meilleure compréhension de l’impact du vaccin surtout lorsqu’on a une résurgence comme maintenant“, ajoute également le spécialiste.

La troisième dose à la traîne

Par contre, la dose de rappel (troisième dose) ne semble pas séduire largement. En effet, cette dose (actuellement réservée aux personnes en maison de repos, aux 65+ et aux personnes immunodéprimées) est loin d’avoir été injectée à l’ensemble de ce public-cible.

Selon des données partagées par RTL Info ce jeudi, seul un quart des Bruxellois visés par la troisième dose se sont présentés, pour l’instant, afin de la recevoir. En Wallonie et en Flandre, les taux sont plus hauts, avec respectivement 48% et 80%.

Alors, comment l’expliquer ? “Les plus de 85 ans ont été invités la semaine dernière. Et les 65-85 ans le sont depuis cette semaine. Et uniquement s’ils sont éligibles (il faut 4-6 mois entre la deuxième et la troisième dose“, note-t-on au cabinet du ministre bruxellois de la Santé, Alain Maron (Ecolo).

Du côté du porte-parole Covid, Yves Van Laethem, “je pense qu’il faut différencier deux choses pour la troisième dose : celle pour les immunodéprimés (qui est heureusement à Bruxelles plus élevée que 15%, à ma connaissance on est de l’ordre de 25 à 30%, ce qui est loin d’être miraculeux bien sûr) et celle pour les +65 ans ans. Cette troisième dose pour les plus âgés, il est difficile d’en juger. Mais je pense qu’effectivement, on doit regretter que la troisième dose nécessaire pour une bonne immunogénicité chez les patients immunodéprimés soit si peu suivie par les patients bruxellois“, nous indique-t-il.

Je pense qu’il faut encore essayer de comprendre ce qu’il se passe exactement“, ajoute Yves Van Laethem, “ces personnes sont normalement suivies de manière très proche par des médecins spécialistes. Et que donc il serait particulièrement important, au niveau des gens qui les suivent, on incite ces personnes à recevoir leur troisième dose“.

 

ArBr – Photo : Belga (illustration)