Commission spéciale métro 3 : Didier Reynders et Laurette Onkelinx se sont expliqués face aux députés

Les députés de la commission spéciale se sont penchés ce mardi sur le chantier du métro 3, dont les coûts ont explosé alors qu’il est loin de rouler. Qui a décidé de ce chantier pharaonique? Avec quelles balises? Deux anciens ténors du gouvernement fédéral ont été convoqués : Laurette Onkelinx et Didier Reynders.

L’ex-vice-Premier ministre Didier Reynders, en charge de Beliris entre 2014 et 2019, a déclaré mardi partager l’analyse selon laquelle il n’y avait pas de conflit d’intérêt dans le chef du bureau d’études désigné pour le projet de métro nord-sud à Bruxelles.

Entendu comme l’ex-vice-Première ministre Laurette Onkelinx par la commission spéciale métro 3, il a livré nombre de détails tendant à démontrer qu’il n’y a pas eu de prise de décision par des personnes ou opérateurs isolés.

Selon l’ex-ministre fédéral MR, les rôles des uns et des autres dans le processus décisionnel (e.a. Région, Gouvernement fédéral, Beliris et Stib) étaient bien définis dans un protocole de 2009. Toute l’information remontait de Beliris vers la Stib et la Région à travers cette procédure pour les marchés ou les demandes de permis.

A l’occasion de sa première apparition publique depuis un an, l’ex-ténor du MR a également souligné que l’évolution à la hausse de l’ardoise liée au projet était restée, à son époque, dans des proportions acceptables.

Par souci de bonne gestion, un dispositif de contrôle des coûts supplémentaires avait néanmoins été mis en place à son initiative, pour s’entourer d’une capacité de vérification des données produites par un seul bureau.

C’est au cours des toutes dernières années, alors qu’il était devenu commissaire européen, qu’il est apparu que le montant de l’offre pour le tronçon Bordet-Nord avait explosé les estimations. Mais c’est jusqu’à présent demeuré sans conséquence puisque la dépense n’a pas été effectuée. La décision reviendra au prochain gouvernement bruxellois, a-t-il dit.

► Voir aussi | Commission spéciale métro 3 : Rudi Vervoort soutient l’option métro sur le Nord-Sud pour l’avenir de la zone métropolitaine

C’est au cours des toutes dernières années, alors qu’il était devenu commissaire européen, qu’il est apparu que le montant de l’offre pour le tronçon Bordet-Nord avait explosé les estimations, mais jusqu’à présent sans conséquence puisque la dépense n’a pas été effectuée.

En m’appuyant sur les documents en ma possession pour la période où je n’étais pas en première ligne, de 2008 à 2014, la chronologie montre que l’étude en 8 tranches date de 2008 (option critiquée par la Cour des Comptes, NDLR) et n’a jamais fait l’objet de remarques de l’Inspection des finances, du Budget ou des services ‘marchés publics’ du Premier ministre avant le rapport de la Cour des Comptes“, a souligné Didier Reynders. Laurette Onkelinx a elle aussi souligné que le procédé n’avait rien d’illégal et comportait un certain nombre d’avantages.

Les deux témoins du jour ont fait ainsi référence à l’attribution au bureau d’étude BMN d’un marché composé d’une tranche ferme et de plusieurs tranches optionnelles dont BMN pouvait bénéficier prioritairement.

Didier Reynders a indiqué, que, comme sur ce dernier point, il partageait l’analyse présentée par le directeur de Beliris, Cédric Bossut, sur l’expertise différente de la Stib (en matière d’exploitation du pré-métro existant et de transformation en métro pour la partie Nord-Albert) et de Beliris (génie civil pour le nouveau tunnel Nord Bordet, comme pour les tunnels Schuman-Josaphat, Léopold II, le projet de tunnel Meiser).

La plupart des décisions relatives à l’étude d’opportunité et à la définition du tracé ont émané au premier titre du gouvernement bruxellois. De novembre 2014 à novembre 2019, période durant laquelle Didier Reynders était en charge de Beliris, le Comité de coopération Beliris était composé de pas moins de six membres fédéraux et six membres régionaux de partis politiques différents, a-t-il détaillé en les citant nommément.

Avant lui, Laurette Onkelinx a également expliqué et soutenu la répartition des responsabilités entre la Stib et Beliris qui “se connaissent depuis longtemps et sont en excellente entente“.

L’option métro confortée par plusieurs études préalables n’a jamais vraiment fait débat pour Bruxelles entre 1999 et 2014, a-t-elle confirmé lors de son audition en début d’après-midi.
Mme Onkelinx a également souligné que ce projet d’envergure était trop lourd pour la Stib seule.

En réponse aux questions de plusieurs membres de la commission, Laurette Onkelinx a répété que c’était le gouvernement bruxellois qui avait fixé le tracé, après avoir étudié pas moins de 15 variantes pour la branche Nord.

Mme Onkelinx a encore insisté sur le corset de la Loi spéciale sur les institutions bruxelloises pour la gestion d’un tel dossier. “Si la Loi spéciale le permettait, il eut été plus simple de transférer directement les moyens à la Région. La philosophie de cette loi va un peu dans l’autre sens. Mais pour danser le tango, il faut être deux“, a-t-elle regretté.

Elle a ainsi semblé rejoindre Didier Reynders sur la fragilité de l’équation politique entre des gouvernements à la composition bien différente.

Belga – Photo : Belga Image

■ Duplex de Valentine Rolus

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